2022-06-02 Lettre InfoFPJQ2022-06-02 Lettre InfoFPJQ
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—  LE TRENTE HEBDO  —
L'infolettre de la FPJQ

À LA UNE

Réservez le mardi 5 juillet pour assister au lancement

L'exposition Antoine-Desilets à Montréal en juillet

Les 5, 6 et 7 juillet prochain, l'exposition Antoine-Desilets, regroupant le meilleur de la photographie de presse au Québec en 2021, sera présentée pour une première fois à la salle polyvalente, située au Coeur des sciences de l'UQAM, au 200 rue Sherbrooke Ouest à Montréal. Pour souligner l'événement, vous êtes cordialement invité pour le lancement officiel de l'exposition, le mardi 5 juillet en fin d'après-midi. L'heure sera confirmée prochainement.

L'exposition sera de retour à Montréal-Nord à l'automne. Les photos devraient également se promener à travers le Québec dans les mois qui suivront. Plus de détails vous seront communiqués dans les semaines à venir.

(Photo de l'année 2021. Délogé par Édouard Plante-Fréchette. Courtoisie La Presse)


Magazine Le Trente 2022

Vous désirez contribuer ou annoncer dans le prochain numéro ?

L'équipe d'Atelier 10 s'applique en ce moment à concevoir le prochain numéro du magazine Le Trente. Elle recherche des journalistes intéressé.e.s à y participer ! Pour manifester votre intérêt à écrire dans Le Trente ou pour soumettre vos idées, écrivez au rédacteur en chef, Nicolas Langelier à nicolas@atelier10.ca.

Pour placer une publicité dans le prochain numéro, vous pouvez contacter directement Josée Poirier au (514) 273-5002 ou par courriel à l'adresse suivante : josee@atelier10.ca.


La rencontre est prévue le mercredi 8 juin

En préparation du prochain conseil d'administration de la FPJQ

Le conseil d'administration de la FPJQ va se réunir virtuellement le mercredi 8 juin pour dresser le bilan des premiers mois de l'année 2022 et pour amorcer la préparation de son plan de match pour l'automne.

Les sujets à l'ordre du jour seront nombreux et le conseil devra se pencher sur différents dossiers. La réforme de la Loi sur l'accès à l'information sera l'un des chevaux de bataille de la Fédération en prévision des élections provinciales de l'automne.

Si vous désirez proposer des sujets de discussion ou de réflexion, merci de nous écrire à info@fpjq.org, avant 17h demain, afin de les ajouter à l'ordre du jour.

Des membres recherchés pour participer au comité du congrès 2022

L'équipe de la FPJQ va amorcer dans les prochaines journées la préparation de son congrès 2022, qui se tiendra au Marriott Mont Sainte-Anne du 4 au 6 novembre prochain. Le comité devra se pencher rapidement sur les propositions d'activités, de conférences et de formations en plus de déterminer la thématique générale du congrès. La recherche de panélistes et de formateurs sera aussi l'une des tâches du comité.

Si vous souhaitez y participer, merci de contacter Valérie Gendron à valerie.gendron@fpjq.org.

Vous devez être disponible pour des rencontres virtuelles sur l'heure du dîner ou en début de soirée. Au moins deux réunions seront prévues d'ici la fin du mois de juin. De plus, si vous avez des suggestions pour le congrès 2022, n'hésitez pas à nous les envoyer par courriel à info@fpjq.org.


Vous avez une formation professionnelle pertinente à proposer ?

Partager votre expertise avec les membres de la Fédération

Vous êtes une personne captivante qui travaille dans le domaine de l'information ou qui enseigne dans un programme en journalisme ? Vous aimez partager votre savoir et dévoiler des astuces ? La FPJQ vous propose de devenir formatrice ou formateur sur une base occasionnelle.

Nous recherchons des professionnels qualifiés de divers horizons (judiciaire, BD informative, photographie de presse, politique, réseaux sociaux, etc.), passionnés par leur métier et désirant instruire par le biais d'ateliers en lien avec l'univers journalistique.

Pour soumettre un projet de formation pour l'automne 2022, écrivez sans tarder à info@fpjq.org.


Pour les étudiants et étudiantes en journalisme

Collaboration à l'infolettre de la FPJQ pour l'automne 2022

Vous êtes membre de la FPJQ et vous étudiez dans un programme de journalisme au niveau collégial ou universitaire ? La Fédération vous invite à collaborer à l'infolettre hebdomadaire sous forme de mini stage de quatre semaines. Des places sont disponibles entre la fin août et la mi-décembre 2022.

En plus de préparer une revue de presse en lien avec le milieu journalistique, les stagiaires auront à rédiger un reportage ou un billet sur l'univers des médias.

Chaque stagiaire recevra un dédommagement de 100 $ pour sa participation et une bourse de 500 $ sera remise pour le meilleur texte de l'année. Si vous désirez participer, écrivez-nous à info@fpjq.org en décrivant votre expérience journalistique et en expliquant vos motivations.

(Photo courtoisie Joël Sasseville)


Vous avez jusqu'à dimanche pour y répondre

Sondage concernant la Loi sur l'accès à l'information

L'année 2022 marque le 40e anniversaire de la Loi sur l'accès à l'information. Son utilité n'a plus à être démontrée, mais elle a grandement besoin d'être ajustée pour que son esprit soit respecté, plutôt que d'être utilisée pour mettre des bâtons dans les roues de tous ceux et celles qui font des demandes.

Dans ce cadre, la FPJQ a lancé un sondage auprès de ses membres afin d'obtenir un portrait plus exact de la situation. Vos réponses nous permettront d'effectuer les représentations adéquates auprès du gouvernement du Québec.

Nous vous invitons à répondre à ce court questionnaire, qui nous donnera l'heure juste et qui nous aidera à mieux vous représenter. Le sondage ne prendra que quelques minutes à remplir et a été envoyé par courriel à tous les membres à la fin du mois de janvier. Si vous n'avez pas reçu le lien, merci d'écrire à info@fpjq.org pour nous aviser.

Nous vous remercions pour votre précieuse collaboration !


Adhérez dès maintenant à la FPJQ

Vous êtes journaliste, photographe de presse, pupitre, graphiste, professeur.e, retraité.e des médias, étudiant.e ou finissant.e dans un programme de journalisme, joignez-vous à la FPJQ en adhérant dès aujourd'hui par l'entremise de notre site Web. Quatre options vous sont proposées, selon votre statut professionnel.

En adhérant à la FPJQ, vous profiterez de multiples avantages en plus de soutenir la liberté de la presse et le droit du public à l'information. 

La carte de presse est valide pour un an à partir de la date de la transaction. Le délai pour l'impression et l'envoi de la carte varie entre deux et quatre semaines.

Pour renouveler ou une première adhésion

Association des communicateurs scientifiques du Québec

Dévoilement des lauréats du prix littéraire Hubert-Reeves 2022

L'Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) a dévoilé, jeudi dernier à Montréal, les récipiendaires du prix Hubert-Reeves 2022, le concours littéraire qui récompense les meilleurs ouvrages francophones de vulgarisation scientifique au Canada. 

Le Deuil et la lumière : une histoire du sida de Yanick Villedieu, publié par Les Éditions du Boréal, remporte le prix Hubert-Reeves 2022 dans la catégorie « Grand public ».

« La compétition était relevée : des livres très différents, mais passionnants étaient en lice. Le livre de Yanick Villedieu s'est distingué par sa profondeur et par l'habileté avec laquelle l'auteur a su raconter une histoire certes triste, mais qui est aussi remplie d'espoir et qui présente d'une manière unique les multiples visages humains de la science » a indiqué François-Nicolas Pelletier, le président du jury pour la catégorie « Grand public ».

« Le Deuil et la Lumière raconte l'histoire du sida telle que je l'ai vécue, depuis près de 40 ans, comme journaliste scientifique et médical – principalement pour l'émission d'ICI Radio-Canada Première, Les Années-lumière (auparavant Aujourd'hui la science), et pour le magazine L'actualité. Recevoir pour ce livre un prix décerné par l'ACS, donc par mes pairs, me touche au plus haut point. Ce qui me touche aussi, c'est que ce prix porte le nom d'un des plus grands vulgarisateurs de la science, Hubert Reeves. On l'a encore vu avec la pandémie de la COVID : la vulgarisation scientifique sous toutes ses formes, livres y compris, est une nécessité vitale pour contrer la désinformation. C'est l'oxygène sans lequel les sociétés étouffent », a déclaré le lauréat et membre de la FPJQ Yanick Villedieu.

Une visite guidée du système solaire de Pierre Chastenay et Thomas Blais-Leblanc (alias Thom), publié par la courte échelle, a pour sa part reçu le prix Hubert-Reeves 2022 dans la catégorie « Jeunesse », selon l'évaluation réalisée par un jury de jeunes âgés, entre 8 à 15 ans.

Le communiqué de l'ACS

Remise des prix de l'ACJ et En-Tête

Les journalistes de CBC/Radio-Canada s'illustrent

L'Association canadienne des journalistes (ACJ) a décerné ses prix, samedi dernier, lors de la conclusion de son congrès national présenté à Montréal. La journaliste Noémi Mercier assurait l'animation de la soirée. La Société d'État s'est démarquée en y raflant plusieurs distinctions.

Dans la catégorie Nouvelles écrites, l'équipe formée par les journalistes Jeff Yates, Nicholas De Rosa, Brigitte Noël et Roberto Rocha avec la collaboration de la designer graphique Sophie Leclerc, a remporté le prix pour son enquête Un empire montréalais de l'arnaque en ligne. Le reportage s'attardait à l'empire du montréalais Philip Keezer, qui a engendré des millions de dollars en revenu annuellement avec des offres trompeuses de concours, de films, de concerts virtuels et d'événements sportifs.

Leurs collègues anglophones de CBC Podcasts ont également remporté le prix dans la catégorie Média en ligne pour leur travail d'infiltration au sein d'un groupe de suprématistes blancs au Manitoba.

The Narwal et The Globe and Mail ont également reçu plusieurs honneurs pendant la soirée, remportant respectivement quatre et deux prix.

Prix En-Tête pour la santé mentale

L'Association canadienne pour la santé mentale a également profité de la soirée pour décerner des distinctions. Angie Landry, de Radio-Canada, a remporté le prix En-Tête pour le reportage en santé mentale au travail pour son récit numérique Parler du suicide pour la suite du monde, dans lequel elle dépeint la détresse ressentie par les travailleurs sociaux durant la pandémie.

La journaliste Caroline Touzin, de La Presse, pour sa part, remporte le prix En-Tête pour le reportage en santé mentale chez les jeunes. Mme Touzin a été récompensée pour son reportage Une pandémie dans la tête qui relatait « l'impact des mesures de santé publique sur la santé mentale des jeunes ».

« Caroline Touzin a été la seule journaliste au Québec – et fort possiblement au Canada – à réaliser une immersion au sein d'une unité pédopsychiatrique en pleine crise de la COVID-19 », a souligné l'organisation des prix En-Tête lors de la remise.

« Je voudrais dédier ce prix à tous les ados qui ont dû faire preuve d'une grande résilience durant la pandémie parce qu'on les a privés de tout ce qu'ils aimaient faire. Je suis vraiment heureuse de recevoir ce prix, mais avant tout je voudrais remercier le CHU Sainte-Justine de son ouverture à une journaliste », a déclaré Mme Touzin.

Sa collègue Florence Morin-Martel a obtenu une mention spéciale dans la même catégorie.


Reportage international

Nouvel appel à candidatures du FQJI

Le Fonds québécois en journalisme international (FQJI) lance un nouvel appel à candidatures de son programme régulier de bourses de reportages à l'étranger. Pour connaître les critères d'admissibilité, les composantes d'un dossier de candidature, les critères de sélection qui guideront les membres du jury indépendant, ainsi que les obligations des boursiers et boursières, vous êtes invité à consulter cette page.

La date limite pour soumettre un projet de reportage est le 15 juin 2022, à 23h59. Les candidats dont le projet n'a pas été retenu lors des appels précédents sont invités à tenter leur chance à nouveau .Les conditions et mesures spéciales des appels à candidatures précédents en lien avec la COVID-19 ne s'appliquent plus désormais.

Si vous avez des questions, nous vous invitons à contacter le FQJI par courriel.

CONFÉRENCES, PANELS ET FORMATIONS



 

Comment couvrir les enjeux autochtones ?

Mardi 14 juin 2022 à 19h

Sur Zoom

INFORMATIONS ET INSCRIPTION


 


Découvrir l'écriture inclusive

Lundi 27 juin 2022 à 19h

Sur Zoom

INFORMATIONS ET INSCRIPTION

EN MANCHETTE

Pour le tiers des adultes au Québec

Les réseaux sociaux sont la principale source d'information

Selon une enquête NETendances, intitulée Actualités en ligne, réseaux sociaux et balado, le tiers (33 %) des adultes québécois utilisent les réseaux sociaux comme principale source pour s'informer sur l'actualité. Les résultats ont été dévoilés hier par l'Académie de la transformation numérique (ATN) de l'Université Laval.

Les données recueillies révèlent également que la proportion d'adultes québécois qui s'informent principalement sur les réseaux sociaux est de 50 % chez les répondants âgés de 25 à 34 ans et de 67 % chez ceux âgés de 18 à 24 ans.

Les médias traditionnels (presse écrite, radio et télévision) ont toujours la cote auprès du public. Les données révèlent que deux adultes québécois sur trois (67 %) font confiance aux nouvelles qu'ils publient. La télévision est demeurée la source d'information la plus consultée en 2021. L'enquête dresse aussi un premier portrait de l'écoute des balados au Québec.

Selon les résultats publiés, les adultes québécois passeraient aussi en moyenne plus de trois heures et demie par jour à naviguer sur les différentes plateformes des réseaux sociaux. « Selon les données de l'enquête, près du tiers des adultes québécois, soit 30 %, ont mentionné avoir souvent de la difficulté à se déconnecter des médias sociaux. Chez les jeunes adultes québécois âgés de 18 à 34 ans, cette proportion atteint même 54 % », a précisé Bruno Guglielminetti, le porte-parole des enquêtes NETendances à l'ATN.

Facebook demeure la plateforme la plus populaire auprès des Québécois et Québécoises, suivi de YouTube et d'Instagram. Les réseaux sociaux sont également utilisés dans le cadre du travail par 44% de la population de la province.

(Tableau courtoisie ATN)

Les résultats de l'enquête

Un avertissement de Google concernant le projet de loi C-18

Le géant craint de financer des sites d'information biaisés

La plateforme Google a mis en garde récemment le gouvernement fédéral de Justin Trudeau au sujet de certaines dispositions du projet de loi C-18. Selon le géant du Web, elle pourrait obliger l'entreprise à subventionner des sites de nouvelles biaisées, comme la chaîne RT (Russia Today) du groupe russe Spoutnik.

Inspiré d'une mesure législative australienne, C-18 vise à appuyer le secteur de l'information au Canada et à combattre la propagation de fausses nouvelles provenant de sources non fiables ou biaisées. Le projet de loi obligerait des géants comme Google ou Meta (maison-mère de Facebook) à payer pour le partage des nouvelles réalisées par des médias canadiens.

Selon Google, les termes de la législation sont beaucoup trop vagues concernant la définition d'une source d'information admissible. La société craint qu'une entreprise médiatique comptant au moins deux journalistes puisse être admissible à obtenir des redevances, même si elle est financée par un État étranger.

Toutefois, pour Paul Deegan, le président de Médias d'info Canada, une association qui représente des centaines de titres imprimés et numériques au pays, C-18 a été rédigé avec attention. « C'est un très bon projet de loi qui exclut spécifiquement des médias d'information qui font la promotion des intérêts d'une organisation au lieu de produire du contenu original d'un intérêt général ». Il précise aussi que le projet de loi permettrait à de petits éditeurs de se regrouper et de négocier des ententes de contenu avec les grandes sociétés de télécommunication.

Lauren Skelly, une porte-parole de Google, a affirmé que les géants des télécommunications appuient le principe du projet de loi, mais qu'ils s'inquiètent de ses conséquences imprévues, comme de financer des entreprises contrevenant aux normes journalistiques. Le moteur de recherche prétend que cela pourrait affecter son système de tri des nouvelles et sa façon de modérer des contenus.

Le ministère du Patrimoine a rappelé que « ce n'est pas le rôle du gouvernement de décider ce qui est un média d'information. » Il fait valoir que le projet de loi établit « une liste objective de critères, hors du processus politique, pour définir un média », ajoutant qu'une presse libre et indépendante est essentielle en démocratie.

EN SAVOIR PLUS

Ententes avec les géants du Web pour le contenu journalistique

Les constatations de l'ancien président de l'ACCC 

Rod Sims (photo), ex-président de la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) et professeur à la Crawford School of Public Policy de l'Australian National University a publié une lettre parue dans Le Journal de Montréal pour témoigner de ses observations et constats à l'égard de la loi australienne. 

Durant les négociations avec Facebook et Google, l'ACCC a constaté « un déséquilibre au niveau du pouvoir de négociation ». Les entreprises de presse ont besoin des réseaux sociaux pour la promotion de leur contenu journalistique et attirer du trafic sur leur plateforme. Cette réalité a permis aux superpuissances numériques d'avoir un pouvoir de négociation considérable. D'entrée de jeu, celles-ci ont refusé de verser des redevances aux entreprises de presse.

« La restriction de la rémunération du journalisme d'intérêt public par l'important déséquilibre du pouvoir de négociation a conduit à une baisse de l'offre, qui nuit à notre société », constate celui qui a quitté son poste de président de l'ACCC en mars 2022.

Afin de rétablir cette situation, le code australien de négociation des médias d'information (NMBC) a recommandé trois mesures clés ;

  1. Recourir à l'arbitrage si les négociations ne se dénouent pas 
  2. Avoir une disposition de non-différenciation (les géants numériques ne peuvent pas remplacer le contenu médiatique par du contenu provenant de groupes de presse non enregistrés) 
  3. Permettre la négociation collective  

Rod Sims se « réjouit » de constater que le Canada s'inspire du projet de loi australien afin de compenser les médias et groupes de presse de manière juste et équitable pour l'utilisation de leur contenu d'actualitéToutefois, il tient à mettre le gouvernement canadien en garde, puisque les plateformes dominantes vont trouver toutes sortes d'arguments pour éviter de rendre des comptes aux entreprises de presse.

Le NMBC a vécu ces négociations ardues. Néanmoins, les ententes conclues ont permis de rapporter plus de 200 millions de dollars par année aux entreprises d'information. 

(Photo courtoisie ACCC)

la lettre D'OPINION

Une chronique d'opinion de Bruno Boutot publiée sur Projet J

Mentir pour la cause

Bruno Boutot (photo) est un journaliste qui a travaillé pour Le Devoir et L'actualité. Il est le cofondateur d'Infopresse, l'auteur de Media Machina sur les modèles d'affaires des médias numériques et éditeur du média hyperlocal PlateauCom.

Les propos reproduits ici n'engagent que l'auteur. La FPJQ ne cautionne ni ne condamne ce qui est écrit dans ces textes d'opinion.

Encore sous le choc d'un syndrome post-traumatique, les journalistes ont laissé les lobbyistes contrôler le discours sur les finances des médias. Ça suffit.

C'est fini. La grande peur de la chute des médias peut s'effacer comme un mauvais cauchemar. La plupart de nos médias d'information ont récemment publié de bonnes nouvelles: les finances du Devoir, de La Presse, des Coops de l'information (six journaux) vont bien. Tous ont recommencé à engager des journalistes. 

L'équilibre est retrouvé. Les bénéfices vont grandir avec la manne qui va prochainement tomber du gouvernement fédéral. Il faut dire qu'ils reviennent de loin. Il n'y a pas si longtemps, les médias étaient terrifiés par le passage soudain de la prospérité à la mendicité. Ils ont alors abandonné toute information réaliste sur leurs finances et ont laissé la place à leurs lobbyistes

Mais les lobbyistes mentent. Ou plutôt, soyons gentils, ils étirent la vérité pour fabriquer un récit qui correspond aux intérêts de leurs clients. C'est leur métier.

(Photo courtoisie Boutotcom.com)

la suite sur Projet J

Résultat d'un nouveau sondage

90% des Canadiens veulent la survie des médias locaux

Les résultats d'un sondage sur l'opinion des Canadiens quant à l'importance des médias locaux ont été publiés lundi. Il a été réalisé en ligne par Pollara Strategic Insights, pour le compte de Médias d'Info Canada, auprès de 1 500 adultes au pays.

La consultation qui a été réalisée entre le 20 mai et le 26 mai 2022 a révélé que pour neuf Canadiens sur dix, il est important que les médias locaux survivent. Près de 80% sont aussi d'accord pour que les géants du Web partagent leur revenu avec les entreprises médiatiques. « Les Canadiens accordent de l'importance à leurs médias locaux et ils croient que les géants du Web devraient partager une partie de leurs revenus avec les médias canadiens », a précisé Paul Deegan, président et chef de la direction de Médias d'Info Canada.

« Les répondants au sondage, tant dans les villes que dans les communautés rurales, chez les jeunes et les moins jeunes, et au-delà des lignes partisanes, soutiennent majoritairement l'idée d'obliger les géants du Web à partager leurs revenus avec les médias d'ici. Cela signifie que les Canadiens qui consomment leurs informations de diverses manières peuvent tous se rassembler et s'accorder sur l'importance de cette question », a déclaré Dan Arnold, directeur de la stratégie chez Pollara.

Les données ont été pondérées par région, sexe et âge en fonction des données du plus récent recensement, de façon à être représentatives de l'ensemble de la population canadienne. La marge d'erreur pour un échantillon probabiliste de cette taille est de ± 2,5 %, 19 fois sur 20.

Les détails

L'ancien animateur et journaliste Michel Lamarche n'est plus

L'ancien animateur et journaliste Michel Lamarche (photo) est décédé mardi matin dans son sommeil, a annoncé sa famille. Il avait travaillé pendant 28 ans pour Radio-Canada avant de prendre sa retraite en 2017.

M. Lamarche a animé à la radio les émissions Québec express et Lamarche le matin avant de conclure sa carrière dans la salle de nouvelles de Radio-Canada Québec à titre de journaliste.

« C'est le patin de vitesse qui m'a amené à la radio », avait-il déclaré au moment de prendre sa retraite du milieu. Il avait été recruté en 1988 pour être commentateur pour les Jeux olympiques de Calgary, alors qu'il était annonceur à l'anneau de glace Gaétan-Boucher.

Avant de se retrouver à la radio, M. Lamarche avait également été vendeur de produit de coiffure et propriétaire d'un commerce de planchers de bois franc.

(Photo courtoisie LinkedIn)

Les détails

Décès du journaliste judiciaire Richard Hénault

Le journaliste retraité du Soleil Richard Hénault (photo) est décédé à l'âge de 71 ans, samedi dernier, à la suite de complications liées à des problèmes de santé. Il laisse dans le deuil les membres de sa famille, dont ses deux fils, Louis et Simon, ses trois petits-enfants ainsi que de nombreux proches et amis.

M. Hénault avait été engagé par Le Soleil en 1980. À sa neuvième année à l'emploi du quotidien, il a été affecté comme journaliste à la couverture judiciaire au palais de justice de Québec, où il y a oeuvré pendant 22 ans.

Il a également aidé à former plusieurs journalistes de la relève, souvent perdu à leur entrée au palais de justice. « C'était notre phare dans le brouillard de la couverture de la justice. Avec son expérience, il nous guidait dans la portée des ordonnances de non-publication. Les gens n'ont aucune idée de la complexité, de la tâche, des dangers qui te guettent ! », a mentionné le journaliste retraité Bruno Perron, qui a travaillé une bonne partie de sa carrière à l'antenne des radios CHRC et Québec 800. 

Guy Benjamin, un ancien collègue au Soleil, garde le souvenir d'un homme franc, qui donnait seulement sur demande des conseils. « Richard Hénault a pris sa retraite à la fin de 2012. Il en est gentiment sorti pour me former durant deux jours, au printemps 2013. Sans lui, je n'aurais jamais réussi à faire fonctionner le plumitif, bête informatique d'un autre âge », a-t-il indiqué.

En 2001, M. Hénault a été finaliste pour le Concours canadien de journalisme avec son reportage L'arrogance des motards à son comble, qui était paru le 27 septembre 2000. Il y dévoilait la rencontre entre deux chefs de bandes de motards criminels organisée au palais de justice de Québec.

Robert Pidgeon, ancien juge en chef associé de la Cour supérieure, remercie Richard Hénault de l'avoir aidé à développer ses compétences de communicateur pour qu'il puisse donner des entrevues. « Je lui faisais confiance parce qu'il faisait des articles extraordinaires et qu'il était un homme intègre. Jamais Richard ne cherchait à faire sensation. Tout ce qu'il voulait, c'était informer ».

(Photo courtoisie Le Soleil)

L'hommaGe du Soleil

Ancien patron et journaliste au Soleil

Jacques Samson perd son combat contre le cancer

L'ex-journaliste et patron du Soleil, Jacques Samson, est décédé la semaine dernière à l'âge de 77 ans, après un combat de longue haleine contre le cancer. Il laisse dans le deuil sa conjointe Hélène Roy et ses deux fils, Yannick et Frédéric.

Natif de Thetford Mines, M. Samson a couvert l'actualité du Saguenay-Lac-Saint-Jean et a occupé un poste à la station de radio et de télévision CKBL, affiliée à Radio-Canada, avant de se joindre au Soleil, en décembre 1972.

À titre de journaliste aux Arts, il a tissé des liens étroits avec plusieurs vedettes de la scène, avant d'obtenir la direction de la section. Il a aussi été l'adjoint du directeur de l'information de 1989 à 1999, directeur de la section des Sports et chef de pupitre à la section générale, jusqu'à la fin de sa carrière en 2009. Par la suite, il a poursuivi sa collaboration avec le quotidien en rédigeant des chroniques ornithologiques pour l'édition du samedi.

Son départ attriste plusieurs ex-collègues devenus ses amis au fil du temps. « C'était un grand parleur, mais surtout un rassembleur. Son rire était communicatif. Ses anecdotes sur Ginette Reno, Jean Lapointe et Diane Dufresne étaient souvent ahurissantes. Elles témoignaient d'une époque riche en rebondissements qui nous laissaient pantois », a relaté l'ancienne journaliste Marie Delagrave. M. Samson avait été son mentor lors de son arrivée au Soleil au début des années 80.

« On travaillait dans le plaisir. C'est sûr qu'il avait son caractère. S'il n'aimait pas, il n'aimait pas, mais quand il aimait, c'était pour la vie », précise Yves Poulin, ancien journaliste de la section des sports. Selon lui, son patron de l'époque était « positif, plein d'idées, très dynamique » doublé d'un « bon vivant et d'un épicurien ».

Pour Valérie Gaudreau, l'actuelle rédactrice en chef du Soleil, Jacques Samson a laissé une « empreinte importante » au sein du quotidien. « Personnellement, je retiens à quel point il a su partager sa passion pour l'ornithologie, avec sa chronique Oiseaux et compagnie, qui a fait de lui une véritable référence. Son rire contagieux résonne encore dans la salle de rédaction ».

(Photo courtoisie)

Consulter l'article

L'ex-journaliste sportif Daniel Poulin est décédé

L'ancien journaliste Daniel Poulin (photo) est mort au courant de la fin de semaine dernière, a annoncé mardi le chroniqueur sportif Réjean Tremblay. M. Poulin avait commencé sa carrière dans le monde de l'éducation avant de se réorienter vers le journalisme sportif. Pendant ses 30 ans à travailler dans l'univers des médias, en bonne partie à Radio-Canada, il a rencontré certains des plus grands athlètes de notre époque. Il a également été l'un des débatteurs à l'émission 110 %, diffusée entre 1998 et 2009, sur les ondes de la défunte chaîne télévisée TQS.

M. Poulin a été un témoin du déclin des Expos, en contribuant à titre de coauteur à l'ouvrage « La saga des Expos : Claude Brochu s'explique », paru en 2001.

Il a rédigé également quelques livres sur la scène sportive québécoise, dont « L'affaire Lindros », pour relater en 1991 les grandes lignes de la saga qui a enflammé les amateurs de hockey du Québec et de l'Ontario, « Dans les coulisses de 110% », en 2010, qui propose aux lecteurs l'occasion d'en apprendre plus sur cette époque et les personnalités qui l'ont marquée de même que « Pour l'amour du CH » en 2013.

(Photo courtoisie Twitter)

Plus d'informations

GUERRE EN UKRAINE

Un journaliste français tué en fuyant les bombes

Frédéric Leclerc-Imhoff, un journaliste français à l'emploi de la chaîne BFMTV depuis six ans, a péri lundi en Ukraine et son collègue Maxime Brandstaetter a été légèrement blessé, alors qu'ils accompagnaient des civils à bord d'un bus humanitaire.  Âgé de 32 ans, le reporter-vidéaste en était à sa deuxième mission en sol ukrainien. Il est décédé après avoir été touché par un « éclat d'obus, alors qu'il suivait une opération humanitaire », a précisé BFMTV.

La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a affirmé sur Twitter que le journaliste avait été « tué par un bombardement russe sur une opération humanitaire, alors qu'il exerçait son devoir d'informer », condamnant un « double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste ».

Le parquet national antiterroriste français a par ailleurs annoncé lundi soir l'ouverture d'une enquête judiciaire pour « crimes de guerre », après l'annonce du décès.

« À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d'opérations la difficile mission d'informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France », a tweeté le président français, Emmanuel Macron.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien Oleg Nikolenko a dénoncé cette attaque. « Nous condamnons fermement cet assassinat. La liste des crimes russes contre les professionnels des médias en Ukraine ne cesse de s'allonger ».

« Les journalistes sont des civils. Ça relève de crimes de guerre », a réagi Christophe Deloire, le directeur de Reporters sans frontières. Selon l'organisation internationale, au moins huit journalistes seraient morts sur le terrain dans l'exercice de leur fonction depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

(Photo courtoisie Twitter)

Les précisions

Trois mois après le début de l'invasion ukrainienne par la Russie

RSF fait le point et dépose une cinquième plainte à la CPI

Huit journalistes tués, neuf blessés, 13 enlevés ou détenus arbitrairement, dont quatre victimes de tortures ou de mauvais traitements, 13 tours de télévision et locaux de médias bombardés…Reporters sans frontières (RSF) a recensé plus de 50 attaques, qualifiables de crime de guerre, visant les travailleurs de l'information et les médias depuis le début du conflit en Ukraine.

« Trois mois après le début de la guerre d'agression de l'Ukraine par la Russie, c'est bien le schéma d'une véritable guerre contre l'information menée par la Russie qui se dessine : une guerre où l'information est elle-même une cible, où les équipements de diffusion sont bombardés, où les journalistes sont non seulement visés en tant que tels, mais sont aussi enlevés, torturés, menacés, voire même exécutés », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

L'organisation a d'ailleurs déposé une cinquième plainte pour crimes de guerre auprès du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) et de la procureure générale d'Ukraine, vendredi dernier. Elle porte sur 17 attaques touchant 70 journalistes et trois infrastructures de médias.

« La Russie montre sa volonté de contrôler l'information et de faire taire ceux qui portent un discours divergent de la propagande officielle, en ayant recours à des violences qui sont caractéristiques de crimes de guerre », a enchainé M. Deloire. RSF continuera d'analyser ces cas et l'organisation précise qu'une sixième plainte est déjà en préparation.

Un bilan de l'Institute of Mass Information (IMI) (voir tableau en image) rapporte aussi de nombreux cas de médias ou journalistes qui ont fait l'objet, par courriel ou par téléphone, de menaces de toutes sortes, allant des poursuites judiciaires, à l'emprisonnement, la torture, ou même la mort pour certains. Par l'emploi de cette tactique, le Kremlin tenterait de réduire au silence les journalistes et médias ou de les obliger à relayer la propagande officielle russe.

(Tableau courtoisie IMI)

 

Plus d'informations

Caricatures du Charlie Hebdo

Répliquer à la guerre par la dérision

Afin de répondre à la guerre par le rire, le magazine français Charlie Hebdo a publié une quarantaine de caricaturistes, dont plus de la moitié venait de l'Ukraine, dans son édition parue le 25 mai dernier.

Les dessinateurs et dessinatrices ukrainiens ont presque tous été trouvés par l'entremise d'une exposition organisée à Odessa par l'association des caricaturistes de la ville, intitulée « Navire de guerre russe, va te faire foutre ». Les autres viennent d'une vingtaine de pays, dont la Russie. Ils ont joint l'initiative après avoir répondu à un appel sur Facebook.

Parmi les œuvres publiées, celle d'Oleksiy Kustovsky présente un portrait de Vladimir Poutine en ballerine écarlate (image de gauche), une caricature signée par Yuriy Zhuravel montre un ours identifié aux couleurs de la Russie, tentant de dérober du miel, puis dévoré par les abeilles symbolisant l'Ukraine (image de droite), ou encore, un croquis avec des instruments de torture à l'effigie du président russe.

« [Ces caricatures], bien évidemment impitoyables avec les Russes, témoignent d'un humour qui ne veut pas rendre les armes face à l'arbitraire et la terreur », a expliqué par communiqué la rédaction de Charlie Hebdo. Le célèbre magazine affirme agir par solidarité et les fonds récoltés par la vente des exemplaires originaux seront versés « à la défense territoriale d'Odessa ».

(Caricatures courtoisie Charlie Hebdo / Oleksiy Kustvosky / Yuriy Zhuralev)

En savoir plus

Autopsie de la fermeture d'un média russe

Lors du neuvième jour de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine, au début mars 2022, le rédacteur en chef Viktor Muchnik (photo) a réuni le personnel de la chaîne de télévision TV2 dans la petite salle de rédaction de la ville de Tomsk, en Sibérie.

Il leur a expliqué qu'en raison des nouvelles lois en vigueur en temps de guerre, l'ensemble de la rédaction risquait la prison pour sa couverture du conflit. De plus, TV2 venait d'être officiellement bloquée par l'organisme de surveillance des communications de la Russie, à l'instar de nombreux autres médias indépendants. Dans ces conditions, la décision de fermer la station a été prise.

« Pour tous ceux d'entre nous qui voulaient améliorer les choses pour le mieux ici, nous avons le sentiment d'avoir échoué », a déclaré le rédacteur en chef, évoquant avec amertume ses trois décennies de travail dans l'un des médias les plus résistants de Russie.

« Nous ne pouvions pas transmettre aux gens ce qui se passait dans leur propre pays. Cela me fait mal. Les gens ne veulent pas savoir », a ajouté Alexander Sakalov, l'un des caméramans de TV2.

D'après M. Muchnik, « aucun de nous ne voulait être dans cet espace, dans ce pays qui a lancé une guerre, et vivre parmi des gens qui soutiennent ce conflit ». Depuis, il a quitté le pays avec sa femme Viktoria pour s'établir en Arménie.

Comme plusieurs de leurs compatriotes exilés récemment, les Muchnik sont amèrement déçus que leurs longues années de travail n'aient pas réussi à changer le visage de la Russie et ils sont attristés de n'avoir eu d'autre choix que de fuir. Ils espèrent pouvoir continuer à exercer une influence sur la politique russe depuis l'extérieur du pays.

« Il est très difficile d'exister dans cette atmosphère d'hystérie militariste. Nous ne reviendrons pas avant l'effondrement du régime », a promis le rédacteur en chef. Aujourd'hui, le couple travaille sur un projet intitulé "Witnesses", qui consiste à interroger des Russes sur leurs sentiments à l'égard de la guerre et sur la manière qu'elle a changé leur vie.

Créé en 1991, TV2 a été une anomalie dans le paysage médiatique russe pendant des décennies. La chaîne était née de l'idée d'Arkady Maiofis, un reporter de la télévision soviétique qui voulait créer un lieu de débat libre, alors que l'Union soviétique était à bout de souffle.

La chaîne avait pris toute son importance en août 1991, lors du coup d'État des forces réactionnaires qui voulaient rétablir la ligne dure du régime soviétique. C'est ainsi que des téléspectateurs au cœur de la Sibérie recevaient des informations plus pertinentes que ceux qui regardaient chez eux à Moscou.

Toutefois, lorsque Vladimir Poutine est devenu président en 2000, la situation a lentement commencé à se détériorer pour TV2, a affirmé M. Muchnik. « Je ne l'ai pas aimé dès le début. Je n'aimais pas son passé au sein du KGB, son sourire et sa façon de parler ».

(Photo courtoisie news.italy-24.com)

Les explications du Guardian

À L'INTERNATIONAL

Le virage numérique accéléré en raison de nouvelles compressions

La BBC coupe dans son personnel

En raison de la décision du gouvernement britannique de geler la redevance versée à la Société d'État pour deux ans, la BBC a annoncé, la semaine dernière, des mesures pour réduire ses dépenses de 500 millions de livres par année. Elle va ainsi supprimer 1 000 postes en plus d'intensifier son virage vers le numérique.

 « Pour construire une BBC donnant la priorité au numérique, quelque chose de vraiment nouveau […] une force positive pour le Royaume-Uni et pour le monde », a mentionné son directeur général Tim Davie.

Cette transformation numérique va se traduire par la fusion des chaînes d'informations nationale et internationale et le passage en ligne de plusieurs autres. Le groupe va cesser de diffuser en linéaire le poste pour enfants CBBC (pour les 6-12 ans) et la chaîne culturelle BBC 4, dont les contenus migreront sur le Web. Les mesures prévoient aussi la création d'une chaîne d'informations unique BBC News pour les audiences britannique et internationale, actuellement séparées, « tout en maintenant la possibilité de diffuser des contenus distincts selon les évènements », précise un communiqué émis par le diffuseur.

De plus, certains services en langues étrangères seront uniquement disponibles en ligne, tandis que la diffusion radio par grandes ondes sera supprimée après consultations avec les services maritimes.

Avec l'émergence des plateformes de visionnement en continu, telles Netflix ou Disney+, la BBC traverse une période difficile, également marquée par le vieillissement de son auditoire. Les relations difficiles avec le gouvernement conservateur au pouvoir n'aident en rien sa cause. Elles se sont même affaiblies depuis la nomination au ministère de la Culture de Nadine Dorries, ouvertement hostile à l'audiovisuel public. Cette dernière a d'ailleurs gelé en janvier pour deux ans la redevance en plus de mettre en doute la survie à long terme de ce mode de financement, surtout en cette période d'inflation.

Le pouvoir reproche à la BBC d'être centrée sur les préoccupations des élites urbaines plutôt que celles des classes populaires, des attaques qui reçoivent un écho favorable dans certains tabloïds et une partie de l'électorat conservateur.


Entrave à la liberté de la presse

Un ministre chinois refuse de répondre aux médias étrangers

Devant l'impossibilité de poser des questions, de filmer ou même d'accéder aux conférences auxquels était présent le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi (photo), des journalistes qui couvrent sa tournée dans le Pacifique ont dénoncé la situation et du même coup l'emploi occasionnel de la force physique pour les empêcher de pratiquer leur métier.

Les allégations soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à la liberté de la presse, en particulier au moment où les relations entre la région du Pacifique et la Chine se resserrent. Le ministre Yi est à mi-chemin d'un voyage marathon qui l'amène à visiter huit pays en dix jours, dont les îles Salomon, Samoa, Fidji et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

« Dès le début, il y a eu beaucoup de secrets, aucune transparence, aucun accès n'a été accordé », a témoigné Lice Movono, une journaliste fidjienne qui a écrit pour le Guardian. Elle a été témoin de multiples tentatives des responsables chinois de limiter la capacité des journalistes à couvrir l'événement.

« Ils nous ont dit que nous ne serions pas autorisés à poser des questions. Lorsque certains d'entre nous ont quand même essayé, un fonctionnaire du gouvernement chinois a crié d'arrêter. J'ai été assez perturbé par ce que j'ai vu », a ajouté la journaliste.

 « Être journaliste aux Fidji, c'est craindre l'emprisonnement en permanence. Le journalisme est criminalisé. Le média pour lequel vous travaillez peut se voir infliger une amende paralysante qui peut entraîner sa fermeture. Mais de voir des ressortissants étrangers vous repousser dans votre propre pays, c'était un autre niveau », a dénoncé la reporter.

Lors de la première étape du périple de M. Yi, l'Association des médias des Îles Salomon (MASI) a boycotté la couverture de sa visite parce que de nombreux journalistes locaux s'y sont vu refuser l'accès, sous prétexte de restrictions en lien avec la COVID.

La présidente du MASI, Georgina Kekea, a déclaré que le manque d'accès accordé aux journalistes suscitait de sérieuses inquiétudes quant à la liberté de la presse, qui, selon elle, était généralement respectée dans les îles Salomon. « C'est assez inquiétant pour nous, nous avons vraiment une bonne liberté pour faire notre travail, mais quand il s'agit de ces événements, ils semblent nous bloquer ».

Shailendra Singh, professeure associée de journalisme à l'Université du Pacifique Sud à Fidji, a été troublée par les mesures du gouvernement chinois envers les journalistes du Pacifique. « Ça va à l'encontre des principes démocratiques des pays de la région et du rôle des médias dans une société libre. Nos gouvernements empêchent-ils les médias de s'exprimer de leur propre chef ou à la demande des Chinois ? Quelle sera la prochaine étape ? Empêchera-t-on les médias de poser des questions à nos politiciens et dirigeants locaux ? C'est une tendance inquiétante qui doit cesser ».

(Photo courtoisie Wikipédia)

LES PRÉCISIONS

Entrevue de Projet J avec Pierre Haski

Il considère que «la loi fake news est inapplicable » en France

Mathieu-Robert Sauvé, journaliste au Journal de Montréal et candidat au doctorat à l'UQAM, s'est entretenu à la fin-avril avec Pierre Haski (photo), président de Reporters sans frontières (RSF) et cofondateur de Rue89. L'entrevue complète est disponible sur le site de Projet J. M. Haski considère que la désinformation doit être combattue, mais autrement que par l'imposition de lois.

Questionné sur sa perception de la Loi contre la manipulation de l'information, adoptée par la République française en 2018, M. Haski parle d'une erreur. « Le gouvernement a fait cette loi (contre les fausses nouvelles) sous le coup de l'émotion. Elle ne tenait pas compte des mises en garde des gens qui connaissent le secteur de la production de l'information et de la vérification de l'information. Il n'y avait que l'Allemagne qui avait créé une loi contre la désinformation. Et les deux lois sont des erreurs. Les deux sont impraticables », ajoute celui qui est également journaliste à France Inter.

« Vous comprenez, cette loi cause plus de problèmes qu'elle n'en résout. Nous, journalistes, savons bien que la vérification de l'information, c'est difficile. Ça prend du temps ». D'après lui, les tribunaux ne peuvent pas agir dans un délai de 48 heures, comme le stipule la législation. « Or si un juge est saisi d'une fake news ou d'une nouvelle possiblement fausse sur internet, comment peut-il prendre une décision sur sa véracité si rapidement ? Tout ce qu'il peut faire, c'est renvoyer le tout à la cour normale et alors ça va prendre plus d'une année avant de se terminer. La fausse nouvelle pourra avoir fait 14 000 fois le tour du monde… ».

Le président de RSF estime que « la France est un pays où les idées extrémistes peuvent trouver un terrain fertile. Et je crois que l'extrême droite française a été la première à mesurer le potentiel des réseaux sociaux sur l'opinion publique ».

Parmi les outils pour contrer la désinformation. M. Haski revient sur le programme Journalism Trust Initiative de RSF, lancé il y a deux ans. « Cela consiste à présenter une certification aux médias qui répondent à un certain nombre de critères. Avec quelques grands réseaux (BBC, Radio-Canada, etc.), on a établi une liste de critères de qualité journalistique, allant d'un cadre déontologique clair à l'habitude de publier des rectificatifs ».

Interrogé sur les médias traditionnels et leur rôle pour protéger le public des fausses nouvelles, le journaliste estime qu'ils sont une part de la solution, mais aussi une part du problème. « Une partie du problème dans la mesure où ils ont perdu beaucoup de crédibilité. Depuis 30 ans, l'opinion des gens envers la presse baisse d'année en année. La face positive, c'est que malgré tout, le journalisme répond à un certain nombre de règles professionnelles et déontologiques qui demeurent valables, même indispensables pour traverser la crise ».


(Photo courtoisie Wikipédia)

 

L'entrevue COMPLÈTE sur Projet J

Journalistes afghans en attente de relocalisation

Le Royaume-Uni pointé du doigt et poursuivi

Un groupe de journalistes afghans, qui a travaillé en collaboration avec des médias britanniques pendant des années, accuse le gouvernement du Royaume-Uni de ne pas respecter sa promesse de les relocaliser en Grande-Bretagne et engage une action en justice pour tenter d'y parvenir. Ils ont demandé une révision judiciaire après avoir attendu des mois que leurs demandes soient traitées, précisant n'avoir reçu que des courriels de réponse standard de la part du programme Afghan Relocations and Assistance Policy (ARAP).

Lors de l'évacuation de Kaboul l'été dernier, le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque, Dominic Raab, avait même affirmé : « nous devons protéger ces braves journalistes qui ont travaillé si courageusement pour faire la lumière sur ce qui se passe réellement en Afghanistan ».

L'avocate représentant le groupe, Erin Alcock (photo) a dénoncé la situation dans laquelle se trouvent ses clients. « Une promesse a été faite en août. Non seulement cette promesse n'a pas encore été tenue, mais neuf mois plus tard, nos clients n'ont aucune indication de la date à laquelle ils recevront une réponse ».

L'action en justice arrive quelques jours après que le comité restreint des affaires étrangères a qualifié de « désastre » le retrait chaotique de la Grande-Bretagne de l'Afghanistan.

Le groupe de huit journalistes a aussi révélé à L'Observer comment ils ont été battus, menacés de mort et dans l'obligation de se cacher pendant des mois, depuis le retour au pouvoir du régime taliban.

L'un des journalistes en question, Abas (nom modifié pour préserver son anonymat), s'est fait tirer dessus alors qu'il était assis dans un jardin. Une autre fois, il a été battu par des hommes masqués qui surgissaient d'un véhicule. « Ils m'ont frappé autour de la tête, mon corps était plein de sang. Je ne sais pas pourquoi ils ont été incapables de me traîner dans leur voiture. Je pense que d'autres m'ont aidé. Je suis dans une sorte de traumatisme », a-t-il confié à l'Observer.

« Malheureusement, nous faisons déjà l'objet de menaces très sérieuses. Nous ne voulons pas attendre 2024 pour sortir. Je n'arrive plus à dormir », ajoute un autre membre du groupe. « Les talibans et autres extrémistes parlent ouvertement contre ceux qui sont affiliés aux médias britanniques. Ils disent que nous sommes des espions. Ils m'ont envoyé des avertissements. Que s'est-il passé pour que le gouvernement de Grande-Bretagne nous oublie et n'entende plus nos voix ? ».

(Photo courtoisie Leigh Day)

PLUS DE DÉTAILS

Un quatrième journaliste tué au Honduras en 2022

Le journaliste et caméraman Ricardo Alcides Avila (photo), 25 ans, est décédé dimanche dans un hôpital du Honduras, quelques jours après avoir été blessé à la suite d'une attaque, par des individus non identifiés, au sud du pays.

Le matin du 26 mai, alors qu'il se dirigeait vers son lieu de travail, la chaîne de télévision et de radio Metro à Choluteca, il aurait été approché par des inconnus qui lui ont tiré dessus à bout portant, a rapporté à l'AFP Amada Ponce, une responsable du Comité pour la liberté d'expression (C-Libre).

Quelques heures après son décès, la police locale a mentionné qu'il s'agissait d'une agression criminelle de droit commun. Pour C-Libre, « le meurtre est lié au travail que Ricardo faisait […] sur des mouvements sociaux dans le sud du pays, car une importante somme d'argent qu'il avait sur lui et d'autres objets de valeur ne lui ont pas été volés ».

Il s'agit du quatrième travailleur des médias tué depuis le début de l'année dans le pays et le 97e depuis 2001, d'après les données de C-Libre. L'organisation rappelle avoir émis des alertes par le passé sur les menaces fréquentes reçues par le personnel de la chaîne Metro en raison de leur politique éditoriale.

(Photo courtoisie Twitter)

LES EXPLICATIONS

À VOS AGENDAS

3 juin 2022

Annonce des lauréats et lauréates des Prix du magazine canadien

4 juin 2022

Date butoir pour participer à la bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère pour le journalisme en presse écrite

5 juin 2022

Fin de l'exposition de photographies En un regard de la FPJQ-Montérégie

Date limite pour répondre au sondage de la FPJQ concernant la Loi sur l'accès à l'information

14 juin 2022 à 19h

Formation d'Éric Cardinal - Comment couvrir les enjeux autochtones ?

15 juin 2022 à 23h59

Date butoir pour soumettre une candidature au programme régulier de bourses de reportages à l'étranger du FQJI

23 juin au 25 août 2022

Pause estivale de la publication de l'infolettre hebdomadaire

24 juin 2022

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour la Fête nationale du Québec

Date limite pour répondre au Sondage 2022 sur la diversité dans les salles de rédaction canadiennes de l'Association canadienne des journalistes en collaboration avec la FPJQ

27 juin 2022 à 19h

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1er juillet 2022

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour la fête du Canada

25 août 2022

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