2022-11-24 Lettre InfoFPJQ2022-11-24 Lettre InfoFPJQ
Linked in

 

— LE TRENTE HEBDO —
L'infolettre de la FPJQ

À LA UNE

CISSS de la Côte-Nord

Des lanceurs d'alertes ciblés, la FPJQ Est-du-Québec dénonce

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a entamé un bras de fer avec l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) concernant des informations confidentielles sur le pavillon Richelieu à Baie-Comeau qui avaient été transmises au Devoir par le syndicat et quatre employés ayant requis l'anonymat. Un article signé Stéphanie Vallet, paru dans le quotidien le 25 mars 2021, relatait de la négligence et un problème de surpopulation dans ce centre de réadaptation de la DPJ.

Le CISSS considère que les informations partagées par les employés étaient fausses et que la publication de celles-ci a entaché sa réputation. De plus, les liens avec des communautés autochtones auraient été minés, car ils ont demandé de retirer les enfants de leur communauté du pavillon Richelieu après la parution de l'article, a indiqué le Centre dans le grief patronal.

La FPJQ section Est-du-Québec tient à dénoncer la situation et la manière dont le CISSS de la Côte-Nord gère le dossier. « Il est malheureux que les personnes qui sont attaquées dans ce cas soient des lanceurs d'alerte, sans d'abord chercher à comprendre la ou les raisons qui ont poussé ces employés à révéler des informations visant à mettre en lumière des situations inquiétantes », a déclaré la présidente de la section, Johanne Fournier.

« Comme la loi le prévoit, les lanceurs d'alerte qui décident de parler à des journalistes devraient être protégés. Si ces lanceurs d'alerte se tournent vers les médias, c'est parce qu'ils ne peuvent pas être entendus par leurs supérieurs. Dans ce cas, le travail journalistique devient important pour le droit du public à l'information. Les lanceurs d'alerte sont indispensables à la liberté d'expression. Si le CISSS considère que les informations livrées aux journalistes sont fausses, il peut toujours les corriger, sans pour autant partir à la chasse aux lanceurs d'alerte, dont le rôle est essentiel à la démocratie », a ajouté Mme Fournier.

Maude Fréchette, représentante syndicale de l'APTS pour la Côte-Nord, considère que les informations divulguées étaient d'intérêt public et a indiqué que le syndicat s'opposait aux accusations du CISSS. Un grief syndical a d'ailleurs été formulé concernant le comportement jugé abusif de l'employeur, qui selon l'APTS, porterait atteinte à la liberté d'expression des employés. « Je vous dirais que tout le monde était assez surpris de ce que nous a dévoilé le CISSS sur la façon dont il a procédé à son enquête pour trouver les sources. Nous, ça nous a jetés à terre ».

« Ce sur quoi on se bat présentement, ça a une incidence directe beaucoup plus large que juste le CISSS de la Côte-Nord. Ce sont vraiment des enjeux d'être capable de dénoncer sans subir de représailles. Le sentiment d'omerta s'est généré à la suite de ça, après cette chasse aux sorcières », a mentionné Mme Fréchette lorsque contactée par Radio-Canada après la première séance d'arbitrage. Le Centre n'a pas accepté de donner sa version des faits à Radio-Canada.

Le président de la FPJQ Michaël Nguyen a également réagi sur la situation et la manière que le CISSS a géré le dossier. « Bien souvent, les lanceurs d'alerte se confient aux médias en dernier recours et ils le font dans l'intérêt collectif. Et les journalistes les écoutent, pour l'intérêt public. Il est toujours plus facile de s'en prendre aux sources plutôt que de s'attaquer aux problèmes qu'ils ont exposés dans les médias. La chasse aux sorcières n'a pas lieu d'être et le CISSS ferait mieux de se pencher sur les problématiques dénoncées, au bénéfice de la population qu'il dessert. Sans les lanceurs d'alerte, bien des situations n'auraient pas été dévoilées au grand jour et seraient restés inconnus des citoyens et citoyennes du Québec ».

Les deux parties seront de retour lundi prochain devant l'avocat Jean-Yves Brière, l'arbitre indépendant qui entend le grief. Le délai pourrait s'étirer de quelques mois avant qu'une décision ne soit rendue dans le dossier.

la nouvelle

SECTIONS RÉGIONALES

Un événement gratuit à ne pas manquer le samedi 3 décembre à Québec

Bye bye 2022 en caricatures

Envie d'une revue de fin d'année à la fois humoristique et informative ? Réservez votre samedi 3 décembre pour revivre les moments forts de 2022 !

Une fois de plus, la FPJQ, section Québec, est de retour avec son traditionnel Bye bye en caricatures afin de présenter une rétrospective de l'année qui s'achève, en partenariat avec le Musée de la civilisation.

André-Philippe Côté et Yannick Lemay (Ygreck), deux caricaturistes de renom, projetteront leurs dessins les plus évocateurs des 12 derniers mois, en présence d'une personnalité politique qui a marqué cette période temporelle dans la Capitale-Nationale : Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec.

L'événement gratuit débute à 13 heures et est ouvert au public. 

Réservez vos places, car elles sont limitées.

obtenir un billet gratuit

FPJQ section Abitibi-Témiscamingue

Deuxième édition de la bourse Gilles-Hamel

La rentrée étant complétée, il est temps d'attribuer la bourse de la relève en communications Gilles-Hamel-FPJQ-Abitibi-Témiscamingue/RNC Média afin de continuer à honorer le souvenir de notre estimé collègue, décédé à la veille de ses 75 ans au printemps de 2021.

Assorti d'une bourse annuelle de 1000$ et d'une adhésion étudiante d'une année à la FPJQ, le concours s'adresse aux étudiants et étudiantes en communications originaires de l'Abitibi-Témiscamingue.

L'identité de la personne gagnante sera annoncée le lundi 5 décembre 2022.

EN SAVOIR PLUS

CONFÉRENCES, PANELS ET FORMATIONS

Les membres étudiants.es profitent d'un tarif à 15$ plus les taxes.

INFORMATIONS ET INSCRIPTION


Classe de maître avec le réalisateur et directeur photo, Bruno Carrière

Filmer de façon pro avec votre téléphone intelligent

S'adressant principalement, mais pas uniquement, aux personnes de niveau débutant et intermédiaire, cet atelier vous fera découvrir l'univers des possibles en explorant les téléphones intelligents, les applications, les équipements, les accessoires, ainsi que les différents logiciels de postproduction nécessaires pour filmer et produire des vidéos de qualité professionnelle.

Animé par Bruno Carrière, réalisateur de l'Association des Réalisateurs et Réalisatrices du Québec (ARRQ) et directeur photo de l'Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l'image et du son (AQTIS), le formateur, en plus de vous aiguiller sur les derniers équipements en circulation - vous permettra d'explorer les règles de l'art du tournage et du montage afin de produire différents styles de vidéos.

  • Quand : Samedi 26 novembre, de 9h à 17h
  • Lieu : Maison de la réalisation / ARRQ
  • Adresse : 5154 rue St-Hubert, Montréal, QC H2J 2Y3 / Métro Laurier
  • Nombre limite de participants-tes : 15 personnes
  • Coût : $120.00

Inscriptions en deux étapes :

  1. Envoyer d'abord un courriel à b.carriere@sympatico.ca pour confirmer votre présence

  2. Après réponse de sa part, le paiement se fera par Interac

PLUS D'INFORMATIONS

Vous avez une formation professionnelle pertinente à proposer ?

Partager votre expertise avec les membres de la Fédération

Vous êtes une personne captivante qui travaille dans le domaine de l'information ou qui enseigne dans un programme en journalisme ? Vous aimez partager votre savoir et dévoiler des astuces ? La FPJQ vous propose de devenir formatrice ou formateur sur une base occasionnelle.

Nous recherchons des professionnels qualifiés de divers horizons (judiciaire, BD informative, photographie de presse, politique, réseaux sociaux, données, etc.), passionnés par leur métier et désirant instruire par le biais d'ateliers en lien avec l'univers journalistique.

Pour soumettre un projet de formation pour l'hiver 2023, écrivez sans tarder à info@fpjq.org.

EN MANCHETTE

Délais de réponse pour l'accès à l'information au fédéral

« Capacité limitée à traiter et répondre à des consultations »

Un document de deux pages, rédigé en avril dernier et dont la Presse canadienne (PC) a obtenu copie, énumère les principaux problèmes qui empêcheraient les ministères et organismes fédéraux de respecter certaines modalités de la loi d'accès à l'information en plus de révéler des raisons pour expliquer la « capacité limitée à traiter et répondre à des consultations ».

L'un des points rapportés au Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) par d'autres organismes fédéraux concerne les délais de traitement qui s'allongent lorsque la demande d'accès concerne d'autres institutions et qu'elle requiert des « consultations » intergouvernementales. La pandémie et le télétravail n'ont pas aidé à raccourcir les délais, mais selon Ottawa, « les changements apportés aux mesures de santé publique », ont amélioré la situation dernièrement.

« Des institutions ont exposé les raisons suivantes pour leur capacité limitée à traiter [les demandes] et à répondre aux consultations. Elles ont été divisées en trois principaux intitulés », est-il inscrit dans le document, qui contient aussi des solutions potentielles pour le Conseil du Trésor, responsable du respect des obligations législatives au fédéral en matière d'Accès à l'information et de la protection des renseignements personnels (AIPRP).

Il est d'ailleurs inscrit dans le document obtenu par la PC que l'« AIPRP n'est pas une priorité dans leur institution » et certaines ont indiqué avoir des « intérêts concurrents », ce que le SCT a réfuté lorsque contacté à ce propos. « L'analyste a plutôt utilisé la catégorie " pas une priorité dans leur institution " pour classer les réponses où le Bureau de l'AIPRP avait un accès limité ou nul au lieu de travail ou avait un accès restreint aux outils de travail », a-t-il été précisé par les responsables des relations médias qui ont ajouté que « le document est le résultat d'une analyse interne qui n'a jamais été terminée ni communiquée à la haute direction ».

Pour le directeur général du Centre for Law and Democracy, Toby Mendel, la mention « pas une priorité » inscrite dans le document est perçue comme un « drapeau rouge ». « Cette réponse revient à dire " Pour nous, ce n'est pas une priorité d'obéir à la loi ". C'est une chose choquante à dire », a-t-il mentionné en entrevue à la PC. « Ils peuvent consulter pour des façons de trouver une raison de refuser de divulguer. C'est le but de leurs consultations. »

Attendu au début de 2022, le rapport final concernant l'analyse de la Loi sur l'accès à l'information par le Conseil du Trésor, débuté il y a plus de deux ans, n'est toujours pas terminé. Le Conseil a précisé qu'il devrait être déposé avant la fin de l'année.

Les précisions

Référendum sur le financement des journaux étudiants à l'université McGill

Le Délit et The McGill Daily sont sauvés pour cinq ans

Les élèves de premier cycle de l'université McGill se sont prononcés à 67% en faveur du maintien de la cotisation pour cinq ans afin d'assurer le financement des deux journaux étudiants de l'institution scolaire dans le cadre d'un référendum tenu la semaine dernière.

D'un montant de six dollars par session, cette cotisation est gérée par la Société des publications du Daily (SPD), un OBNL qui regroupe les deux journaux de l'institution scolaire, Le Délit, journal francophone qui a vu le jour en 1977 et son penchant anglophone The McGill Daily, fondé en 1911.

« La SPD, The McGill Daily et Le Délit se réjouissent du résultat de ce référendum d'existence [...]. Nous souhaitons vous remercier de ce soutien clair aux médias étudiants indépendants à la création d'une vie étudiante plus vibrante », est-il indiqué dans un communiqué publié vendredi soir à la suite du dévoilement des résultats du référendum.

Un peu moins du quart des étudiants et étudiantes qui pouvaient voter se sont prononcés dans le cadre de la consultation qui s'est déroulée en ligne entre le 14 et le 18 novembre. La survie des deux publications aurait été menacée à court terme en raison d'un manque de financement si le résultat du référendum avait été négatif.

« Sans cette source de revenus, Le Délit ne pourra pas continuer d'offrir à la communauté francophone de l'Université McGill une plateforme d'expression ainsi qu'une couverture et une formation journalistiques réputées, car les revenus publicitaires sont insuffisants pour nous garder à flot », s'était justifiée dans un éditorial l'équipe du seul journal publié en français sur le campus.

Le référendum s'adressait spécifiquement aux élèves du premier cycle. Pour les autres étudiants et étudiantes de McGill, ils seront sondés à l'hiver 2023.

L'article du Journal de Montréal

« Le journalisme à la croisée des chemins »

Des pistes de solution proposées par Patrick White

Le professeur de journalisme à l'école des médias de l'UQAM Patrick White (photo) a publié un texte en début de semaine sur les plateformes de certains médias de Québecor concernant les nombreux défis qui seront à relever par la profession et les problèmes qu'elle doit affronter.

« Le journalisme est à la croisée des chemins. À l'heure du « journalisme militant », du harcèlement envers les journalistes sur les réseaux sociaux et la violence physique à leur égard, des politiciens qui les discréditent, il me semble important de voir quel est l'impact sur notre profession », a mentionné M. White.

Il s'est demandé quelles étaient les conséquences sur le milieu journalistique. « Beaucoup de burnouts, de préretraite, de réorientations de carrière et une grave pénurie de main-d'œuvre en ce moment. Et que dire du roulement de personnel ? ».

M. White précise qu'aucun ordre professionnel ne régit le journalisme au Québec et qu'il n'y a aucune obligation pour pratiquer le métier d'être membre de la FPJQ ou d'une autre association comme l'Ajiq, mais ajoutent que des codes de déontologie encadrent la profession.

« La baisse actuelle de la confiance des citoyens envers les médias est inquiétante, dans la mesure où elle alimente le cynisme envers la société et la démocratie », mentionne le professeur qui estime qu'une meilleure éducation aux médias dans le cursus scolaire serait importante. « Dans ce contexte, il faut envisager à court, moyen et long terme des programmes robustes d'éducation civique aux médias dans les écoles primaires et secondaires (voire les cégeps) afin d'expliquer le fonctionnement des médias, la sélection des informations, la détection des fausses nouvelles et de la désinformation ainsi que la distinction entre l'opinion et l'information factuelle. En fait, la zone est de plus en plus grise au Québec dans une société où le commentariat règne, tout comme les influenceurs, blogueurs et trolls », a -t-il précisé.

Il croit que la profession doit aussi se remettre en question sur certains points. « Selon moi, le journalisme exclut le militantisme, mais l'objectivité est un idéal bien difficile à atteindre en raison des biais personnels de tout un chacun. La jeune génération de journalistes a une autre vision des choses : le journalisme de combat doit exister plus que jamais pour dénoncer les inégalités. Il y a une place pour le journalisme de combat ici ou ailleurs, c'est évident. Mais il doit être encadré par les codes d'éthique ».

D'après lui, un appel à la diversification des contenus est essentiel pour rebâtir la confiance à long terme. « En fait, il faut revenir à l'essentiel. C'est-à-dire dénoncer les iniquités, enquêter plus que jamais, vérifier les informations comme toujours, valoriser le journalisme de solutions où on explique comment régler des problèmes de société ou autres, développer le journalisme de données pour mieux comprendre notre monde, et surtout expliquer l'information. Les Québécois.ses veulent davantage de nouvelles locales et hyper locales. Ils aiment les nouvelles spécialisées. Il faut donc poursuivre la diversification des contenus et aller chercher les jeunes où ils sont. Les contenus doivent être adaptés pour les 15-35 ans et le virage numérique de nos médias doit être amplifié », a-t-il conclu.

(Photo courtoisie Facebook de Patrick White)

CONSULTER LA CHRONIQUE

Journalisme et militantisme : où tracer la ligne ?

Le débat continue d'alimenter les discussions

« Contre le mirage de l'impartialité journalistique, Pivot s'engage à l'indépendance et à la transparence », a précisé Alexis Ross (photo), son rédacteur en chef dans un éditorial paru la semaine dernière.

« J'insiste : contrairement à ce que certain.es ont essayé de nous faire dire, la question n'a jamais été de savoir s'il est pertinent que les journalistes d'information nous donnent leurs opinions dans leur travail. Là-dessus, les différentes parties en présence, Pivot inclus, s'entendent : cela ne nous intéresse pas de lire les commentaires ou les jugements des journalistes dans des articles d'information ».

M. Ross était l'une des personnes invitées à participer au débat sur le militantisme et le journalisme présenté lors du dernier congrès de la FPJQ. « La question n'est pas non plus, n'en déplaise à (Mario) Dumont, de savoir si les journalistes devaient faire leur travail rigoureusement, en s'assurant de la véracité des informations publiées et sans cacher des faits importants à leur bonne compréhension et à leur mise en contexte. C'est la base même du journalisme, bien différente et bien plus fondamentale que la prétention à l'objectivité absolue, et nous ne la remettons certainement pas en question ».

M. Ross d'ajouté, « ce qui est en jeu, donc, c'est plus simplement le droit d'afficher son point de vue ou de s'engager dans des causes en dehors du travail journalistique lui-même. Comme la plupart des médias d'information, Pivot ne permet pas l'implication de ses journalistes dans des groupes de pression sociopolitiques établis (associations écolos, de défense des droits et libertés, etc.) ni au sein de partis politiques ».

Le rédacteur en chef de Pivot est également revenu sur la position de François Cardinal, le vice-président information et éditeur adjoint de La Presse, qui s'oppose à ce que les journalistes admettent publiquement leurs positions personnelles . « Pour lui, cela compromettrait non seulement l'apparence de neutralité, qui serait nécessaire pour que le public accorde sa confiance aux médias, mais cela serait en plus une menace pour la capacité des journalistes à continuer à faire leur travail en toute « impartialité ». En fait, M. Cardinal amalgame étrangement apparence de neutralité et neutralité réelle, s'exprimant comme si la première garantissait la seconde, comme si le fait de garder le silence sur leurs opinions et leurs croyances pouvait permettre aux journalistes de rester plus neutres dans leur manière de décrire le monde dont ils et elles font partie ».

« Or, je ne vois vraiment pas pourquoi une personne qui admet ses convictions serait soudainement moins capable de les mettre de côté dans son travail. Ni, inversement, pourquoi le fait de cacher ses biais aiderait à atteindre une improbable neutralité dans son travail. Sachant que nous avons tous des biais qui influent d'une manière ou d'une autre, à un degré ou un autre sur notre travail journalistique, faut-il ou non les reconnaître publiquement ? » a analysé Alexis Ross, également membre du collectif de rédaction de la revue À bâbord !.

« Mais pour un média comme Pivot, qui affiche ouvertement sa ligne éditoriale progressiste informée par le souci de la justice sociale, on conviendra que cette apparence n'aurait absolument aucun sens. Défendre cette transparence, c'est au moins cesser de s'obstiner dans une vaine prétention, et c'est au mieux combattre une illusion dangereuse, en espérant ainsi susciter une confiance renouvelée », a-t-il ajouté avant de conclure que « Pivot préfèrera toujours la transparence aux apparences »

En plus de M. Ross et M. Cardinal, les intervenantes du débat « Journalisme et militantisme : où tracer la ligne » étaient Lela Savic, fondatrice et rédactrice en chef de La Converse et Noémi Mercier, animatrice et productrice au contenu des documentaires chez Noovo Info, qui en a assuré la modération.

(Photo Josie Desmarais / FPJQ. Alexis Ross lors du débat sur le militantisme présenté au congrès 2022 de la FPJQ)

L'ÉDITORIAL D'ALEXIS ROSS

Journaliste retraitée et auteure du Dossier Z de la FPJQ dans les années 1970

Virginie Boulanger n'est plus

L'ancienne journaliste Virginie Boulanger, membre de la FPJQ depuis sa fondation jusqu'à ces récentes années, s'est éteinte le 10 novembre dernier à Longueuil à l'âge de 89 ans.

Femme de cœur et d'esprit, Mme Boulanger a connu une brillante carrière d'une quarantaine d'années d'année à titre de journaliste et de recherchiste, d'abord au Réveil de Jonquière, puis au Devoir, au Petit Journal, à La Patrie, à Québec-Presse, à Radio-Québec, à Télé-Québec et à Radio-Canada, particulièrement aux émissions Présent, L'Événement et Dimanche Magazine, où elle a contribué pendant plusieurs années à la Revue de presse internationale de la Communauté des radios publiques de langue française.

Proche collaboratrice d'animateurs et de journalistes réputés comme Pierre Nadeau, Michel Pelland, Keith Spicer et Gérald Godin, elle s'est notamment attachée, tout au long de sa carrière, aux domaines de la politique et de la littérature québécoises.

Dans les années 70, elle a été l'auteure d'une percutante couverture du « Procès des cinq » et du fameux Dossier Z de la FPJQ, dans lequel elle a relevé les interventions malencontreuses des forces policières et des autorités à l'égard des médias et des journalistes qui avaient été accusés de pactiser avec le FLQ ou des manifestants pendant et après la Crise d'octobre.

Elle avait auparavant effectué des stages dans plusieurs médias français en vertu des premiers Accords France-Québec.

Elle laisse pour pleurer sa perte son fils Yann Béliveau, sa fille Kim Béliveau (Dave Cummings), ses petits-fils, ses frères et sœurs, plusieurs neveux et nièces, de nombreux autres parents, amis et collègues, et le père de ses enfants, le journaliste André Béliveau.

(Photo courtoisie Kim Béliveau)

L'Hommage du Devoir

Décédé en avril dernier

Soirée hommage à Jean-François Barbe

Une soirée en hommage à Jean-François Barbe, journaliste et bibliothécaire, qui est décédé en avril dernier, se tiendra le mercredi 30 novembre, lors d'un 5@7 au cours duquel les participants et participantes pourront offrir leur témoignage de sympathie et partager des souvenirs s'ils le désirent.

M. Barbe a été un journaliste chevronné et il était un fidèle collaborateur pigiste de Finance et Investissement depuis 2002. Il a contribué à son essor par son travail et sa passion en plus d'être un témoin privilégié de l'évolution de l'industrie financière.

La rencontre se déroulera dans le lounge privé du Pub l'Île noire (1649, rue Saint-Denis, Montréal), qui a été réservé pour l'occasion. Merci de partager cette invitation à toute personne qui pourrait être intéressée à venir lui rendre hommage.

Pour tout renseignement complémentaire et signaler votre présence, voir l'invitation sur Facebook https://fb.me/e/3P5vStbXB ou contacter Richard Cloutier à richard@newcom.ca.

(Photo courtoisie)


Du changement à la section sportive du Journal de Québec

À la suite du départ de Luc Grenier pour occuper la fonction de directeur général et des programmes pour Cogeco Média au Saguenay-Lac-Saint-Jean, son remplaçant à la direction des sports du Journal de Québec a été annoncé en début de semaine.

Denis Poissant, l'actuel directeur des sports au Journal de Montréal devient aussi le patron de la section sportive du Journal de Québec. Il sera secondé à partir de 2023 par Jean-Nicolas Blanchet (photo), actuellement adjoint au directeur de l'information pour le quotidien de Québec.

Sur sa page Facebook, M. Blanchet a commenté sa nomination et il s'en réjouit. « J'avais neuf ans et je savais déjà que ça ne me dérangeait pas si plus tard, je n'allais jamais être capable de devenir Paul Kariya ou Curt Schilling, parce que je rêvais d'être journaliste sportif, comme Lulu dans Lance et compte. Je faisais même mes propres journaux sportifs avec mes crayons à colorier et des photos des Rafales de Québec. Le contexte m'a mené vers d'autres chemins que les sports depuis mon arrivée au Journal de Québec il y a 11 ans : les nouvelles, les enquêtes, la production, la gestion, etc. C'était formidable, je suis chanceux d'avoir tout fait ça… mais j'ai encore un peu neuf ans et voilà que ça arrive : je deviens responsable de l'équipe des journalistes des sports du Journal de Québec comme adjoint au directeur du JDM et JDQ, Denis Poissant ».

M. Blanchet avait remporté en 2014 la Bourse Arthur-Prévost de la FPJQ remise à un journaliste qui a moins de cinq années d'expérience en presse écrite.

(Photo courtoisie Le Journal de Québec)


Après y avoir œuvré pendant 18 ans

La journaliste Mélanie Noël quitte La Tribune

Après 18 ans à l'emploi de La Tribune de Sherbrooke, la journaliste et membre de la FPJQ Mélanie Noël (photo) a annoncé son départ du quotidien sur sa page Facebook mardi.

« Le plan, au départ, était de travailler deux ans à La Tribune. Pour prendre de l'expérience. J'arrivais d'un autre monde et je voulais goûter à ce nouvel univers rempli de mots et d'humains. Mon amour du métier n'a cessé de croître d'une année à l'autre. Et finalement, j'y serais demeurée 18 ans. 18 ans, c'est l'âge de la maturité. À cet âge, on peut choisir de rester à la maison, celle qui nous a vus grandir. Pour ma part, 18 ans, ça marque le moment où je sens que je dois voler vers d'autres horizons », a-t-elle indiqué dans sa publication.

Mme Noël a été la récipiendaire du prix Judith-Jasmin dans la catégorie « Nouvelles - Médias locaux et régionaux » en 2015 pour son reportage « CHSLD : Des dames âgées victimes d'attouchements ». En plus d'avoir été primé pour son travail journalistique, elle est présentement en nomination pour le titre d'Artiste de l'année en Estrie, elle qui est également poétesse et parolière.

« Je suis reconnaissante de toutes ces années à rencontrer les membres de ma communauté à laquelle je me suis définitivement soudée, une histoire à la fois. Histoires heureuses, tragiques, révoltantes ou inspirantes. Ma première entrevue à vie était en 2005 avec Pierre Lapointe qui venait d'enregistrer son premier album, mais qui déjà débordait de talents. J'étais intimidée, mais j'avais tenté de le cacher, évidemment. La dernière entrevue a été avec Caroline Pfeuti, restauratrice de mon quartier que j'admire. Tant d'autres rencontres marquantes entre les deux qui m'habiteront longtemps ou toujours », a conclu Mme Noël.

(Photo courtoisie Facebook de Mélanie Noël)


Nouvelle émission d'actualité locale et territoriale francophone à Yellowknife

Radio Taïga présente Franklin Express

Une nouvelle émission quotidienne présentée à Radio Taïga à Yellowknife aux Territoires-du-Nord-Ouest a débuté sa diffusion cet automne après deux semaines de rodage. Animée par Raphaël Hamel (à gauche sur la photo) et Alexandre Beaudin (à droite sur la photo), l'émission Franklin Express est en ondes en semaine à 16 heures. Elle se consacre aux actualités locales et territoriales franco-ténoises.

« De l'actualité, de la culture et du sport : ce sont les ingrédients de base d'une bonne quotidienne. À partir de cette formule, on se laisse aller à nos discussions informelles, pour aboutir à des histoires comme on en entend qu'à Yellowknife ! », a indiqué le journaliste Raphaël Beaudin, un ancien étudiant du Cégep de Jonquière nouvellement installé à Yellowknife, à propos du concept de la quotidienne. « Nous aimerions avoir des chroniques hebdomadaires, par exemple, qu'on parle de cinéma, de restaurants, de culture ou d'éducation. Nous voulons donner la parole à des acteurs de la communauté franco-ténoise, avec qui nous partageons le pouls des organismes de la communauté ».

Il sera appuyé à l'animation par le directeur de la programmation de Radio Taïga, Alexandre Beaudin. « Il y a une synergie naturelle entre nous. Je peux soulever des points importants pour les résidents de Yellowknife et, en même temps, je sens que je capte vraiment l'intérêt de mon coanimateur, qui a encore un œil extérieur. Raphaël vient d'arriver en ville et s'intéresse beaucoup à toutes ces anecdotes et ces vieilles histoires du Nord. Je ne me sens pas comme un vieux qui radote au bout d'un micro », a-t-il mentionné.

« Je viens d'être nommé directeur de la programmation. Mon mandat, c'est entre autres de m'assurer qu'il y ait du contenu parlé local sur nos ondes. J'ai ressenti qu'il y avait un besoin pour une émission quotidienne en français, chose rare dans le Nord canadien. Je crois que Franklin Express a le potentiel de rallier et de créer une communauté d'auditeurs qui pourront éventuellement participer à cet effort communautaire », a ajouté M. Beaudin. « On s'approprie les ondes et on veut que la communauté se les approprie avec nous. Nous avons toute la place pour être créatifs ».

(Photo courtoisie Thomas Éthier, Initiative de journalisme local)

En savoir plus

« Libre de droits - C'est quoi ? », une capsule informative de Copibec

En savoir plus sur les droits d'auteurs

Copibec, une entreprise d'économie sociale à but non lucratif qui se spécialise en gestion des droits d'auteur propose des capsules sur son site Web pour vous familiariser avec certaines clauses de la Loi sur le droit d'auteur en vigueur. L'une des dernières chroniques proposées concerne les documents « libre de droits », c'est-à-dire lorsqu'ils ne sont pas protégés par la législation. 

À l'ère numérique, la production régulière de contenu est devenue un leitmotiv, une véritable ritournelle pour les entreprises tout autant que les individus pour promouvoir leurs produits et services.

Il y aurait plus de deux milliards de sites Web à l'heure actuelle. Des millions de millions de contenus se trouvent sur ses sites, qu'ils soient personnels ou professionnels, sous forme d'intranets, de blogues, de pages Wikipédia, de pages d'accueil, d'applications et autres microsites. Ils peuvent aussi être diffusés sur les plateformes de médias sociaux comme LinkedIn, Instagram, Facebook, YouTube ou TikTok.

Il peut être tentant de profiter de cette surabondance pour créer ou simplement partager du contenu qu'il s'agisse de textes, de musiques, d'images, de photographies, d'infographies ou de vidéos, mais, pouvez-vous l'utiliser sans avoir à payer de redevances, d'abonnements ou autres frais, et sans enfreindre la Loi ?

Il est possible de reprendre du contenu légalement, lorsque les œuvres appartiennent au domaine public ou lorsque l'utilisation des œuvres en question est permise par les titulaires de droit. Toutefois, la grande majorité de ceux-ci ne sont pas libres de droits, mais il est possible qu'ils soient « libérés » par les titulaires. De là l'importance de faire attention aux conditions et de ne pas négliger de lire les « petites lignes » qui peuvent accompagner les œuvres, que ce soit dans les licences d'utilisation ou sur les sites Web où elles se trouvent. 

Copibec rappelle que la meilleure façon d'utiliser le contenu de tiers est de leur demander la permission.

TOUS LES DÉTAILS

Jeudi 1er décembre à 18 heures à l'Université Carleton

Une table ronde sur la violence envers les journalistes

Une discussion de grande envergure, qui se déroulera en anglais seulement, portera sur la vague de violence en ligne auxquels sont confrontés les journalistes et se déroulera le jeudi 1er décembre à partir de 18 heures au local 2220 du Pavillon Richcraft, situé sur le campus de l'Université Carleton à Ottawa.

Catherine Tait, présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada et Sonia Verma, rédactrice en chef de Global News, donneront le coup d'envoi à la rencontre. Lors d'une table ronde animée par Joyce Napier, cheffe de bureau à CTV Ottawa, des figures connues du journalisme, dont Saba Eitizaz du Toronto Star, Rachel Gilmore de Global TV et Erica Ifill, chroniqueuse au Hill Times, viendront parler de leur expérience et engageront une discussion avec le ministre fédéral de la Sécurité publique Marco Mendicino.

Cet événement gratuit ouvert au grand public est organisé par l'École de journalisme et de communication de l'Université Carleton en association avec CBC/Radio-Canada et #CestAssez. Les places étant limitées, vous devez vous inscrire pour assister à la rencontre en présentiel. La participation virtuelle est également possible et un lien Zoom sera publié peu de temps avant la table ronde.

s'INSCRIRE

Programme régulier de bourses de reportages à l'étranger

Nouvel appel à candidatures du FQJI

Le Fond québécois en journalisme international (FQJI) lance un nouvel appel à candidatures pour son programme régulier de bourses de reportages à l'étranger. Si votre projet est retenu, le Fond en supportera les coûts.

Consultez cette page pour connaître les conditions d'admissibilité, les composantes d'un dossier de candidature, les critères de base de sélection qui guideront les membres du jury indépendant, ainsi que les obligations des boursiers et boursières.

La date limite pour soumettre un projet de reportage est le mercredi 7 décembre 2022, à 23h59. Les candidats dont le projet n'a pas été retenu lors des appels précédents sont invités à tenter leur chance à nouveau.

Si vous avez des questions, nous vous invitons à contacter le FQJI par courriel.

LES CONDITIONS D'ADMISSIBLITÉ

Portrait de la situation du journalisme indépendant au Québec

L'Ajiq vous invite à remplir un sondage

 
En 2013, l'Association des journalistes indépendants du Québec (Ajiq) a sondé ses membres afin de dresser un portrait de la situation du journalisme indépendant au Québec.

Près de 10 ans plus tard, l'Ajiq souhaite refaire l'exercice afin de documenter la situation des journalistes pigistes. La situation s'est-elle améliorée ? S'est-elle détériorée ? Quelles sont les difficultés rencontrées par les journalistes pigistes ?

Lien vers le sondage en français :
➡️ https://mceconseils.limequery.com/278638?lang=fr

Lien vers le sondage en anglais:
➡️ https://mceconseils.limequery.com/278638?lang=en

Merci de le remplir en grand nombre !

À L'INTERNATIONAL

Coupe du monde 2022 de la FIFA au Qatar

La liberté de la presse ne doit pas être hors-jeu, clame RSF

La Coupe du monde de football (soccer) a débuté dimanche au Qatar et la compétition se terminera le 18 décembre prochain. Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué la veille du coup d'envoi indiquant que des témoignages de journalistes de sport se multiplient, inquiets de subir une interpellation, des violences, ou même une détention arbitraire.

Malgré les promesses de la FIFA en octobre de « garantir les meilleures conditions de travail possibles aux médias participant au tournoi », RSF estime que cet engagement « n'a pas été pleinement tenu ».

Avant même le début de la compétition, des règles rigoureuses ont été imposées aux journalistes par les autorités qataries. « Entendent-elles s'imposer comme arbitres de la vérité, distribuant ici les cartons jaunes, désignant là les lignes rouges ? Les rédactions ont dû ​​demander des accréditations de presse très restrictives, visant manifestement à les décourager de filmer quoi que ce soit en dehors des stades puisqu'elles indiquent que les journalistes ne pourront ni filmer ni photographier dans " les propriétés résidentielles, les entreprises privées et les zones industrielles ", ces zones controversées où des violations des droits de travailleurs migrants ont été signalées », selon ce qui est rapporté dans le communiqué.

« Après avoir bafoué les droits de la personne lors de la construction des stades, le Qatar ne doit pas entacher la Coupe du monde en restreignant la liberté de la presse. La couverture d'un Mondial ne se joue pas seulement sur le terrain. Mais dans les gradins, dans la ville. Appréhender une ambiance, décrire un contexte. Et tout cela implique une liberté que bien des journalistes craignent de ne pas avoir. Pour faire vivre cet événement mondial aux lecteurs, aux téléspectateurs, aux auditeurs, le journalisme sportif ne demande pas moins et pas plus que ce qui permet le journalisme : la liberté », a précisé le document publié par RSF.

L'organisation a révélé quelques situations problématiques pour justifier sa sortie publique. Elle rapporte qu'un journaliste américain a été invité à effacer ses photos du centre d'accréditation des médias de la FIFA, qu'un journaliste danois a été interrompu en plein direct par des agents de sécurité l'empêchant de poursuivre son tournage sur la voie publique et qu'une enquête journalistique a dévoilé un système d'espionnage qu'auraient mis en place les autorités qataries en recrutant des pirates informatiques pour accéder aux comptes courriel privés de trois journalistes qui avaient publié des rapports critiquant l'émirat du Golfe.

À la suite de nombreuses requêtes de plusieurs organismes, dont la Fédération internationale des journalistes et RSF, « les conditions ont été formellement assouplies, mais leur application est arbitraire », précise le communiqué.

Une conférence de presse absurde, rapporte La Presse

La veille du lancement de la Coupe du monde 2022, Gianni Infantino, le président de la FIFA, avait invité les médias pour une conférence de presse. Présent lors de celle-ci, le journaliste Alexandre Pratt de La Presse a rapporté l'absurdité de cette conférence et de certains propos émis par le président de la FIFA, comme ceux visant les journalistes.

« Vous voulez critiquer quelqu'un ? Venez vers moi. Critiquez-moi. Je suis ici. Crucifiez-moi. Ne critiquez pas le Qatar. Ne critiquez pas les joueurs. Ne critiquez personne. Critiquez la FIFA, critiquez-moi si vous le voulez. C'est moi qui suis responsable de tout », a lancé M. Infantino qui s'est par la suite déresponsabilisé lorsque questionné sur le choix du Qatar comme pays hôte en expliquant qu'il n'était pas à la tête de la Fédération quand la décision a été prise.

Le communiqué de RSF

Projet J présente une analyse de la situation

La liberté de la presse malmenée en Iran

La répression et la censure en Iran ne cessent de grandir et la situation s'est envenimée depuis le début des manifestations qui ont éclaté à la suite du décès de Mahsa Amini. Cette jeune femme de 22 ans avait été appréhendée à la mi-septembre par les autorités pour « non-respect du code vestimentaire ». Après son arrestation, elle est tombée dans le coma pour s'éteindre trois jours plus tard.

« Quand je parle avec de jeunes Iraniens, ils me disent qu'ils n'ont plus rien à perdre et sortent manifester au péril de leur vie. Il existe une conscience des enjeux qui démontre une maturité collective et sociale, et cela est une révolution en soi » , a indiqué la politologue Hanieh Ziaei (photo) qui est membre de la Chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM. « Là où il y a une rupture, c'est que la population est unie pour demander la fin du système islamique de manière directe et très claire ».

Depuis le début des manifestations qui ont suivi le décès de Mme Amini, Reporters sans frontières (RSF) a rapporté que 32 journalistes avaient été arrêtés en quelques semaines en Iran, s'ajoutant aux 14 qui étaient déjà sous les verrous avant le début des protestations. « Ces arrestations n'ont pas lieu dans une zone spécifique, mais partout. On parle d'une quinzaine de villes, de la plus petite jusqu'à Téhéran. Ils ne sont en sécurité nulle part », a indiqué à Projet J la porte-parole de RSF, Pauline Ades-Mevel.

D'après l'organisation internationale RSF, l'Iran est maintenant la plus grande prison au monde pour les femmes et la troisième pour les journalistes. « Les Iraniennes se mobilisent pour les libertés fondamentales depuis 43 ans, c'est-à-dire depuis la naissance de la République islamique. Depuis longtemps, les femmes sont considérées comme des citoyennes de seconde zone », a précisé Mme Ziaei.

Parmi les reporters appréhendés, près de la moitié sont de sexe féminin, dont Nilufar Hamedi et Elahe Mohammadi, qui pourraient être condamnées à mort pour leur couverture du meurtre de Mme Amini en plus d'être soupçonné par les autorités d'avoir été formées par la CIA.

« Nous avertissons ceux qui dirigent ces systèmes de diffusion d'informations et de mensonges pour semer le chaos dans notre pays de cesser leur comportement. Vous nous avez déjà nargués, faites attention : nous sommes à vos trousses », avait menacé il y a un mois Hossein Salami, le commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique.

Les forces de l'ordre ne procèdent pas qu'à des arrestations. De nombreuses perquisitions sans mandat et des saisies de matériel ont aussi été dénoncées par la Fédération internationale des journalistes (FIJ). D'ailleurs, quelque 300 journalistes et photojournalistes d'Iran ont signé un communiqué pour critiquer la censure et la violence de la répression.

Pour nuire à la liberté de la presse, l'accès aux réseaux sociaux a été limité, des coupures du réseau Internet se produisent régulièrement et les utilisateurs de réseaux privés virtuels (VPN) sont aussi ciblés. « Le régime a recours à ces tactiques fréquemment lors des mouvements populaires, mais là ç'a pris une autre ampleur », a affirmé la porte-parole de RSF.

L'Organisation des Nations unies (ONU) a aussi été interpellée par le dépôt d'une plainte, a expliqué Mme Ades-Mevel. « Il faut que l'ONU exige des autorités iraniennes des mesures concrètes pour que les journalistes puissent exercer leurs droits. L'intérêt du public et des institutions internationales ne doit pas faiblir ».

(Photo courtoisie UQAM)

En savoir plus sur Projet J

À la suite d'un sondage sur la plateforme

Le compte Twitter de Donald Trump réactivé

Elon Musk a rétabli le compte Twitter de Donald Trump (photo) après avoir consulté les utilisateurs lors d'un sondage tenu sur le réseau social. Près de 15 millions de votes ont été enregistrés et, dans une faible majorité de 51,8%, ils ont accepté de réintégrer sur la plateforme l'ancien président américain. « Les gens ont parlé », a déclaré le nouveau propriétaire de Twitter, même s'il a reconnu pendant le sondage, tenu sur son propre compte, que des votes venant de robots auraient pu être compilés.

Le compte de Donald Trump avait été suspendu pour avoir enfreint les directives de Twitter en 2021 à la suite de l'insurrection au Capitole, car il était « hautement susceptibles d'encourager et d'inspirer les gens à reproduire les actes criminels qui ont eu lieu ».

Même s'il a été réactivé depuis quelques jours, l'ancien président n'a pas encore publié de message depuis son dernier tweet le 8 janvier 2021. Malgré les quelque 80 millions de personnes qui le suivent, M. Trump ne semble pas pressé de revenir sur Twitter, lui qui a depuis lancé sa propre plateforme « Truth Social ». « Je ne vois aucune raison de le faire », a-t-il déclaré quand il a été interrogé à ce sujet en visioconférence par un panel de la réunion annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine.

La semaine dernière, lorsque Donald Trump a annoncé sa candidature à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2024, il a fait l'éloge du fondateur de Tesla, affirmant qu'il avait toujours apprécié M. Musk. Toutefois, le 45e président a également déclaré que Twitter souffrait de bots et de faux comptes, indiquant que les problèmes auxquels la plateforme est confrontée sont « incroyables ».

Une organisation américaine de défense des droits civiques, The National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), a réagi à la suite du retour de Donald Trump sur Twitter par le biais de son président Derrick Johnson. « Tout annonceur qui finance encore Twitter devrait immédiatement interrompre sa publicité ».

Le nouveau propriétaire du réseau, qui se décrit comme un « absolutiste de la liberté d'expression », avait évoqué pour la première fois la réintégration de Donald Trump en mai, lors d'une tentative de prise de contrôle de la compagnie. « Je renverserais l'interdiction permanente », avait déclaré M. Musk en plus d'ajouter que Twitter était « biaisé par la gauche ».

(Photo courtoisie Wikipédia)

LES EXPLICATIONS du GUARDIAN

La justice française empêche la diffusion d'une enquête

Médiapart dénonce une « censure préalable sans précédent »

« Un acte judiciaire sans précédent de mémoire de journaliste comme de juriste », a clamé Edwy Plenel, le directeur de Mediapart. Le tribunal a interdit au site d'investigation de publier une nouvelle enquête sur le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (photo), après ses précédentes révélations de chantage présumé. Pour le directeur, il s'agit d'une « censure préalable sans précédent » reposant sur une « procédure totalement étrangère au droit de la presse ».

L'ordonnance du tribunal judiciaire de Paris a été rendue en urgence, vendredi dernier, à la demande du maire de Saint-Étienne, aux dires de M. Plenel, qui a rédigé un billet sur le sujet. La requête pour non-publication évoquait « une atteinte à la vie privée » et a été déposée le même jour par Christohpe Ingrain, l'avocat de M. Perdriau.

« Mediapart n'était pas informé de cette procédure et l'ordonnance a été prise par une juge sans que notre journal ait pu défendre son travail et ses droits. (…) [L'ordonnance] nous a enjoint " de ne pas publier sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié " de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, appuyées notamment sur les mêmes enregistrements qui nous ont permis de révéler le scandale du chantage à la sextape dont a été victime son premier adjoint centriste, Gilles Artigues ».

Dans son article, Edwy Plenel précise que les faits qui sont l'objet de la nouvelle enquête « mettent en cause les pratiques du maire de Saint-Étienne, notamment dans le recours à la rumeur comme instrument politique ». « Cette fois, leur victime est une personnalité notable de la droite, Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes ». Il a également précisé que les avocats de Médiapart travaillaient sur « tous les recours juridiques possibles pour mettre fin rapidement à cette censure ».

(Photo courtoisie Wikipédia)

LIRE LA NOUVELLE

DES NOUVELLES DE LA FÉDÉRATION

Membres de la FPJQ

L'infolettre est votre porte-voix

Vous avez une nouvelle vous concernant, n'hésitez pas à nous transmettre l'information et des photos afin qu'elle soit publiée dans notre infolettre, Le Trente hebdo.

Que ce soit pour une nomination, la parution d'un livre, un changement d'affectation ou encore pour une distinction reçue, vous n'avez qu'à écrire à l'adresse infolettre@fpjq.org pour nous en aviser. Les informations doivent parvenir au plus tard le mardi avant 17 heures pour la parution du jeudi suivant.

Les infolettres parues depuis janvier 2021

Adhérez dès maintenant à la FPJQ

Vous êtes journaliste, photographe de presse, pupitre, graphiste, professeur.e, retraité.e des médias, étudiant.e ou finissant.e dans un programme de journalisme, joignez-vous à la FPJQ en adhérant dès aujourd'hui par l'entremise de notre site Web.

Quatre options vous sont proposées, selon votre statut professionnel.

La carte de presse est valide pour un an à partir de la date de la transaction. En vous inscrivant à la FPJQ, vous profiterez de multiples avantages en plus de soutenir la liberté de la presse et le droit du public à l'information.

Le délai pour l'impression et l'envoi de la carte varie entre une et trois semaines.

Pour renouveler ou une première adhésion

À VOS AGENDAS

30 novembre 2022 à 19 h

Fin de la période de mise en candidature pour la bourse Gilles-Hamel de la FPJQ section Abitibi-Témiscamingue

Atelier d'introduction sur l'écriture inclusive par Alexandra Forget (proposée par les 3 sex* et Club Sexu)

3 décembre 2022 à 13 h

Bye bye 2022 en caricatures présenté par la FPJQ section Québec au Musée de la civilisation

7 décembre 2022 à 23 h 59

Date butoir pour déposer sa candidature pour le programme régulier de bourses de reportage à l'étranger du FQJI

15 décembre 2022

Dernière parution de l'infolettre hebdomadaire avant la pause des Fêtes de fin d'année

23 décembre 2022 au 3 janvier 2023

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour la période des Fêtes de fin d'année

12 janvier 2023

Reprise de la parution de l'infolettre hebdomadaire

23 janvier 2023

Ouverture des mises en candidature pour les Bourses du Fonds CDPQ 2023

VOS AVANTAGES FINANCIERS

Hôtel PUR

L'hôtel PUR à Québec offre un rabais de 10 % sur le meilleur tarif disponible pour les chambres avec un lit king en catégorie deluxe en occupation simple ou double pour les membres de la FPJQ sur les réservations avec le code promo.

Lire la suite

Photolab Yves Thomas

Un rabais de 20% sur les impressions et les commandes en magasin sur tout achat de 25$ et plus chez Photolab Yves Thomas.  

Lire la suite

Société des musées du Québec

L'entrée gratuite dans plusieurs musées québécois et certains établissements à l'étranger, comme le Louvre et les musées nationaux de France.

Lire la suite

OFFRES D'EMPLOI

Journaliste radio | CHEF 99,9 FM, Radio Matagami

Statut d'emploi : Permanent

Type d'emploi : Temps plein

Lieu : Matagami

Date limite : Vendredi 9 décembre 2022

Lire la suite

Journaliste / Animation | CHAI 101,9 FM

Statut d'emploi : Temps plein (40 heures)

Type d'emploi : Contractuel (30 semaines et possibilité de prolongement de 22 semaines)

Lieu : Châteauguay

Lire la suite

Journaliste | RNC Média Abitibi-Témiscamingue (TVA)

Statut d'emploi : Temps plein

Type d'emploi : Permanent

Lieu : Abitibi-Témiscamingue

Lire la suite

Journaliste | Le Journal de Québec

Statut d'emploi : Temporaire

Type d'emploi : Temps plein

Lieu : Québec (possibilité de télétravail)

 

Lire la suite

Édimestre | Éducaloi

Statut d'emploi : Temporaire

Type d'emploi : Contractuel (1 an)

Lieu : Montréal (possibilité de télétravail)

Date limite : Mercredi 7 décembre 2022

Lire la suite

Journaliste bilingue | CPAC

Type d'emploi : Temps plein

Lieu : Ottawa

Lire la suite

ANNONCER UNE OFFRE D'EMPLOI EN JOURNALISME

Découvrez nos tarifs et forfaits publicitaires, ainsi que les spécifications techniques demandées et
contactez-nous à
infolettre@fpjq.org pour placer votre offre d'emploi ou obtenir plus d'informations.

FPJQ.ORG

- 30 -




Envoyé par Yapla