2022-04-07 Lettre InfoFPJQ2022-04-07 Lettre InfoFPJQ
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—  LE TRENTE HEBDO  —
L'infolettre de la FPJQ

À LA UNE

Législation canadienne sur les nouvelles en ligne

Le projet de loi a finalement été déposé cette semaine

Le projet de loi visant à obliger les géants du numérique à conclure des ententes commerciales équitables avec les médias canadiens pour la réutilisation de leur contenu d'information a été déposé, mardi, par Pablo Rodriguez, le ministre du Patrimoine canadien.

Inspirée de la législation australienne, la loi veut s'assurer que les entreprises médiatiques admissibles reçoivent une indemnisation équitable pour leur contenu partagé par des plateformes numériques en vertu d'ententes négociées à titre privé. Les médias pourront aussi se regrouper pour une négociation collective.

Le processus de négociation prévoit un règlement alternatif des différends (ex., la médiation). Si aucune entente n'est possible, un arbitrage sera alors obligatoire pour trancher le montant de la compensation. Un délai de six mois, à partir de l'adoption de la législation, sera accordé aux Facebook et Google de ce monde pour conclure des ententes, sinon le CRTC les y obligera. Des pénalités financières importantes sont également prévues à la Loi si une plateforme va à l'encontre de ses obligations.

« C'est une bonne nouvelle d'autant plus que cela fait des années que les médias réclament une telle loi. À première vue, le projet de loi représente un consensus correspondant à ce qui était demandé. L'information journalistique de qualité est un bien public et compte tenu de l'exode des revenus vers les GAFAM, il est approprié que les médias puissent toucher des redevances pour continuer leur mission d'informer les citoyens. Il reste maintenant à analyser les fins détails du projet de loi, en espérant qu'aucun parti d'opposition ne va essayer d'empêcher cette législation d'être adoptée. Les médias ont besoin de ressources financières pour continuer à informer la population. Leur rôle est crucial à une saine démocratie », s'est réjoui le président de la FPJQ, Michaël Nguyen.

La loi s'appliquerait aux plateformes numériques qui permettent l'accès ainsi que la diffusion de contenu de nouvelles et qui présentent un déséquilibre de négociation important avec les entreprises médiatiques. Le déséquilibre de négociation serait déterminé par la taille de la plateforme, sa position sur le marché et si la situation lui confère un avantage stratégique sur les entreprises de presse, en exemple les moteurs de recherche ou les médias sociaux. Les services de messagerie comme Messenger ainsi que les plateformes déjà encadrées par la Loi sur la radiodiffusion (Apple News) ou la Loi sur les télécommunications (YouTube et Netflix) ne seront pas visés par la nouvelle législation.

Les bénéficiaires seront les journaux et magazines d'information, ainsi que les entreprises de nouvelles en ligne déjà désignées comme des organisations journalistiques canadiennes qualifiées (OJCQ), les radiodiffuseurs privés et publics qui produisent et publient du contenu original de nouvelles en ligne et les entreprises de presse non canadienne qui répondent aux critères.

En plus de prévoir un mécanisme pour indemniser les médias pour les contenus repiqués en ligne par les géants du Web, les objectifs de cette législation sont de préserver l'accès de la population canadienne aux nouvelles locales, régionales et nationales, de combattre la montée de la désinformation en soutenant le journalisme basé sur des faits, de maintenir l'indépendance de la presse devant l'ingérence des gouvernements ou d'entités privées, d'assurer la transparence et la responsabilité envers le public et aussi de contribuer à la viabilité du secteur de l'information.

Selon les chiffres fournis par le gouvernement, 450 médias d'information canadiens ont cessé leurs activités entre 2008 et 2021. Près de 80% de la population au Canada accède aux nouvelles en lignes, alors que seulement 13% des revenus de nouvelles proviennent de la publicité ou des abonnements. Google et Facebook en retirent la part principale, eux qui se sont accaparés de 80% des revenus publicitaires en ligne en 2020.

 

Consulter le résumé de la Loi sur les nouvelles en ligne

Pour les membres de la FPJQ

Sondage concernant la Loi sur l'accès à l'information

L'année 2022 marque le 40e anniversaire de la Loi sur l'accès à l'information. Son utilité n'a plus à être démontrée, mais elle a grandement besoin d'être ajustée pour que son esprit soit respecté, plutôt que d'être utilisée pour mettre des bâtons dans les roues de tous ceux et celles qui font des demandes.

Dans ce cadre, la FPJQ a lancé un sondage auprès de ses membres afin d'obtenir un portrait plus exact de la situation. Vos réponses nous permettront d'effectuer les représentations adéquates auprès du gouvernement du Québec.

Nous vous invitons à répondre à ce court questionnaire, qui nous donnera l'heure juste et qui nous aidera à mieux vous représenter. Le sondage ne prendra que quelques minutes à remplir et a été envoyé par courriel à tous les membres à la fin du mois de janvier. Si vous n'avez pas reçu le lien, merci d'écrire à info@fpjq.org pour nous aviser.

Nous vous remercions pour votre précieuse collaboration !


Édition 2023, 2024 et 2025

La FPJQ en appel d'offres pour Le Trente

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec lance un appel d'offres pour la production éditoriale et graphique de son magazine Le Trente pour les éditions 2023, 2024 et 2025. Les entreprises ou les individus qui ont une expérience de graphisme ou de l'édition de contenu, ou les deux sont invités à soumissionner. Vous trouverez toutes les informations relatives au mandat sur notre site Internet.

Pour obtenir plus d'informations, écrivez-nous à info@fpjq.org.


Adhérez dès maintenant à la FPJQ

Vous êtes journaliste, photographe de presse, pupitre, graphiste, professeur.e, retraité.e des médias, étudiant.e ou finissant.e dans un programme de journalisme, joignez-vous à la FPJQ en adhérant dès aujourd'hui par l'entremise de notre site web.

Quatre options vous sont offertes, selon votre statut professionnel.

En adhérant à la FPJQ, vous profiterez de multiples avantages en plus de soutenir la liberté de la presse et le droit du public à l'information. 

La carte de presse est valide pour un an à partir de la date de la transaction. Le délai pour l'impression et l'envoi de la carte varie entre deux et quatre semaines.

Pour renouveler ou une première adhésion

Inscrivez-vous d'ici au 15 avril sur le site de Copibec

Droit d'auteur pour les œuvres visuelles

Copibec invite les artistes visuels à inscrire les publications imprimées publiées au Québec, en 2018, 2019 et 2020, dans lesquelles des reproductions de vos œuvres d'art visuel sont incluses.

Pour être admissible au Paiement Arts visuels 2022, au moins une de vos œuvres doit avoir été reproduite dans un ouvrage imprimé, soit un livre, un catalogue d'exposition, un magazine ou un journal, publié au Québec entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2020.

Seules les publications imprimées sont admissibles. Tout autre type de publication comme les publications en ligne, les vidéos, les titres d'articles, les affiches ne seront pas retenus. Pour s'inscrire au paiement, accédez à votre compte en ligne chez Copibec. La période d'inscription est ouverte jusqu'au 15 avril 2022.

Tous les détails

DES PRIX ET DES BOURSES

LES DÉTAILS


Plus de 90 000$ remis à l'UQAM par un généreux donateur anonyme

Une nouvelle bourse pour le journalisme à l'étranger

D'une valeur de 15 000$ chacune, la « Bourse-stage Expérimenter le journalisme à l'étranger » permettra, au cours des trois prochaines années, à six étudiants et étudiantes inscrits au baccalauréat en journalisme à l'UQAM d'effectuer un stage de douze semaines dans un média à l'étranger. L'appel de candidatures est ouvert jusqu'au 30 avril.

La bourse a été créée à partir d'un montant de plus de 90 000$ qui a été offert à l'UQAM par un donateur qui souhaite contribuer à bonifier la formation des futurs journalistes. Ce dernier estime que la qualité de l'information journalistique et l'éducation sont des piliers importants pour une société en santé. « Une information de qualité passe par des journalistes qui ont de l'éthique et qui sont bien formés », selon ses dires.

Le donateur a lui-même reçu plusieurs bourses qui lui ont permis d'entreprendre des stages à l'international, pendant ses études dans les années 1970. « Ça m'a ouvert les yeux de voir ce qui se passait ailleurs. J'espère qu'avec cette bourse, les boursiers et boursières pourront vivre une expérience aussi enrichissante que celles que j'ai vécues », a indiqué le donateur qui souhaite garder l'anonymat.

Patrick White, le directeur du programme de journalisme a mentionné que la bourse permettra à l'UQAM de s'imposer comme un lieu de formation reconnu en information internationale. « En créant cette bourse, la première du genre à l'UQAM, le donateur offre aux journalistes de demain une opportunité incroyable de pratiquer le journalisme à l'étranger. Je remercie le donateur pour ce don exceptionnel qui représente une porte ouverte sur le monde pour nos étudiants et étudiantes ».

Associée à cette bourse, Radio-Canada accueillera, pour la première année, le boursier ou la boursière lors d'un stage qui se déroulera à Montréal et à Washington.

eN SAVOIR PLUS

CONFÉRENCES, PANELS ET FORMATIONS

PLUS DE DÉTAILS


Formations offertes par le Barreau du Québec le mercredi 20 avril 2022

Droit des médias et des communications

Le Barreau du Québec présente une journée de formation au Palais des congrès de Montréal sous le thème « Droit des médias et des communications », le mercredi 20 avril 2022. Il est possible d'y assister en présentiel ou en webdiffusion.

Les membres de la FPJQ peuvent s'inscrire au même tarif que ceux du Barreau du Québec. Vous avez tous les détails sur la page Web de l'événement.

PLUS D'INFORMATIONS ET INSCRIPTION

EN MANCHETTE

Agression présumée envers un journaliste du Bulletin Mékinac

Un promoteur fera face à la justice

Le promoteur François Veillette (photo) devra répondre à une accusation de voie de fait simple pour l'agression commise contre le journaliste Réjean Martin du Bulletin Mékinac, le 8 décembre dernier. Sa comparution formelle devrait se dérouler en mai, selon les informations rapportées par le Nouvelliste.

Le journaliste de la parution mensuelle communautaire aurait été agressé à la suite d'une conférence de presse du promoteur, tenue à Shawinigan et qui portait sur un projet de complexe immobilier. Lors d'une entrevue individuelle, après la conférence, le journaliste a questionné M. Veillette sur la possibilité que les policiers interviennent, comme ça avait été le cas par le passé dans un dossier à Trois-Rivières. La question aurait provoqué la colère du promoteur.

« Il m'a poursuivi et il a tenté de me frapper le derrière. Il m'a atteint le mollet. En entendant le mot police, il m'a dit de sortir. Il m'a poursuivi jusqu'à la porte en tentant de me frapper. Je suis assez ébranlé présentement. C'est ma première fois en carrière que je vois ça », avait commenté le journaliste Réjean Martin à la suite de l'agression.

 « Toute attaque envers les journalistes est inacceptable, et celles physiques le sont encore moins. Les tribunaux ont déjà dénoncé la violence physique envers les journalistes et si M. Martin décide de porter plainte, la FPJQ sera derrière lui », avait alors déclaré le président de la Fédération Michaël Nguyen.

Le promoteur a également comparu lundi matin au palais de justice de Shawinigan pour répondre à trois autres accusations en lien avec des incendies criminels. Il était absent lors de la procédure et son avocate le représentait.

Au début janvier, le suspect aurait intentionnellement tenté d'incendier sa résidence de Grandes-Piles en plus d'un véhicule dont il n'était pas l'unique propriétaire, en ne se souciant pas de la conséquence de ses gestes. Sans entrer dans les détails, François Veillette a expliqué au Nouvelliste qu'il aurait été en état de psychose, en raison de la prise de nombreux médicaments à la suite d'un accident qu'il a subi à la mi-décembre.

(Photo courtoisie Le Nouvelliste)

La nouvelle

Encadrement législatif des contenus préjudiciables en ligne au Canada

12 experts se pencheront sur la problématique

Après une tentative ratée l'été dernier de faire adopter un projet de Loi pour encadrer les contenus préjudiciables en ligne, le ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez a nommé, à la fin mars, 12 experts qui auront pour mandat de formuler des avis sur un cadre législatif et réglementaire révisé.

La liberté d'expression sera un enjeu majeur parmi les points qui seront scrutés par les experts dans les prochaines semaines. En 2021, le projet de Loi déposé par le gouvernement fédéral avait été lourdement critiqué en raison justement des risques qu'il présentait pour la liberté d'expression. Le groupe d'experts est coprésidé par Pierre Trudel (photo), professeur à la Faculté de droit de l'Université de Montréal et Emily Laidlaw, professeure agrégée à la Faculté de droit de l'Université de Calgary.

Selon les données de la consultation publique réalisée à l'été 2021, une majorité de Canadiens et Canadiennes sont en faveur d'une plus grande réglementation des propos haineux sur le Web. Elle a aussi révélé que 58% de la population canadienne avait subi de la violence en ligne et que les personnes racisées avaient presque trois fois plus de risques d'en être victimes.

M. Trudel assure que le mandat du groupe d'experts sera « de faire en sorte que ce qui est interdit en dehors d'Internet soit aussi interdit sur Internet. [Dans la vie réelle], il est interdit de posséder de la pornographie juvénile. Dans certains environnements sur Internet, hélas, ça pullule. Notre travail sera de faire en sorte que les lois qui viennent baliser ce qu'on peut faire ou dire viennent s'appliquer à Internet », a expliqué le professeur.

En conférence de presse, le ministre Rodriguez n'a pas voulu établir un échéancier précis pour le dépôt du projet de loi révisé, malgré les questions à ce propos. « Nous voulons faire les choses vite, mais bien », a-t-il indiqué.

(Photo courtoisie Université de Montréal)

Les détails

Pandémie de COVID-19

Les expertes sous-représentées dans les médias québécois

Au cours des deux dernières années, les médias québécois ont fait intervenir une multitude de chercheurs, de médecins et de professeurs d'université pour commenter les divers aspects de la pandémie de COVID-19. Une analyse du Devoir a démontré que cette parole avait été donnée deux fois plus aux hommes qu'aux femmes. Peut-on parler de sexisme ?

Pas nécessairement, indique la professeure Mireille Lalancette (photo), spécialiste de la communication. « S'il n'y a pas de parité dans les postes, c'est peut-être difficile d'obtenir une parité dans les interventions. Il faut des politiciennes, des médecins, des expertes pour qu'elles s'insèrent dans les médias », a-t-elle précisé. Pourtant, les résultats sont clairs. L'analyse qu'a faite le Devoir de quelque 200 000 articles publiés durant la pandémie reflète cette réalité : seulement 36 % des citations d'experts et d'expertes sont attribuables à des femmes, et cette proportion chute à un maigre 27 % pour les politiciennes.

« Je ne dirais pas qu'il y a une discrimination médiatique. La présence médiatique des hommes et des femmes reflète peut-être la représentation des experts ou des acteurs dans chacun de leur domaine. Du côté politique, par exemple, malgré tous nos efforts, si les partis politiques ne délèguent que des porte-parole masculins, on ne s'en sort pas », affirme pour sa part Nathalie Lemieux, journaliste à la recherche à Radio-Canada depuis 30 ans.

Le Québec ne fait pas cavalier seul en ce domaine puisqu'une étude britannique a démontré que dans 87 pays, 85 % des groupes d'experts et expertes en appui aux décisions gouvernementales étaient composés majoritairement d'hommes et que, dans ce lot, seulement 3,5 % étaient paritaires. Mais pourquoi est-ce si important de voir et d'entendre plus de femmes commenter les divers enjeux de société ? « C'est crucial d'entendre une plus grande diversité de voix dans une société démocratique, où on a l'idée que chacun a sa place, sa valeur », répond Laura Shine, ancienne recherchiste de Radio-Canada.

(Photo courtoisie université Laval)

L'analyse du Devoir

Avis de nomination au Journal des voisins

Le journaliste d'expérience Amine Esseghir se joint à l'équipe

Depuis lundi, le Journaldesvoisins.com (JDV) compte un nouvel employé, Armine Esseghir, qui cumule plus de dix ans d'expérience journalistique, notamment au Courrier d'Ahuntsic, au Courrier de Bordeaux-Cartierville et au journal Métro.

Membre de la FPJQ, M. Esseghir est résidant d'Ahuntsic-Cartierville, territoire qui n'a plus de secrets pour lui. Il sera appelé à couvrir l'actualité d'ici, particulièrement celle de Bordeaux-Cartierville. M. Esseghir poursuivra le mandat confié à la publication dans le cadre du programme d'Initiative de journalisme local (IJL) de Médias d'Infos Canada.

Au cours des derniers mois, le journaliste a profité d'une pause pour rédiger un ouvrage sur la guerre civile en Algérie, alors qu'il était récipiendaire d'une bourse du Conseil des Arts du Canada.

L'équipe du JDV lui souhaite la bienvenue et bonne chance dans ses nouvelles fonctions !

(Photo courtoisie Journal des voisins)

GUERRE EN UKRAINE

Combattre les fausses informations par la censure ?

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie à la fin du mois de février, les nouvelles du front côtoient chaque jour, dans les médias et les réseaux sociaux, de fausses informations véhiculées par les deux camps. Les experts s'entendent pour dire qu'une censure systématique de ces fausses nouvelles ne serait pas une bonne idée, relate un article de La Presse.

Le Kremlin est passé maître dans l'art de la propagande. Pour justifier cette guerre, il invoque depuis plusieurs années l'existence d'usines d'armes nucléaires et biologiques et qualifie de nazis tous les politiciens ukrainiens qui ne sont pas prorusses. De faux récits sont aussi fréquemment élaborés par les assaillants lorsqu'un événement les fait mal paraître, comme le bombardement d'une maternité à Marioupol, affirme Aaron Erlich, professeur adjoint de science politique à l'Université McGill.

Pour combattre toute cette désinformation, le meilleur moyen serait-il de la supprimer comme le font régulièrement Twitter et Facebook ? Certains experts croient que c'est inutile.

Non seulement la censure « n'est pas en phase avec la science de la désinformation », mais elle peut aussi être « préjudiciable [au] combat pour la démocratie », estime Michael Bang Petersen (photo), professeur de science politique à l'Université d'Aarhus, au Danemark. Il estime que la propagande russe peut justifier des attitudes déjà existantes chez des gens, mais pour ceux qui n'ont pas d'intérêt, « les effets de cette exposition seront minimes ». Le professeur Petersen ajoute que la meilleure approche à l'égard des fausses nouvelles, c'est d'y faire face, d'apprendre à les reconnaître et de renforcer le journalisme de vérification.

« Dans une société où l'information circule librement, les propos problématiques ou irrationnels sont marginalisés d'eux-mêmes », conclut Jean-Hugues Roy, journaliste et professeur à l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal, qui mise sur l'intelligence de la population.

(Photo courtoisie Twitter)

Les précisions

Armes biologiques en Ukraine

Facebook échoue à déjouer des allégations sans fondement

La désinformation sur la guerre en Ukraine semble avoir le champ libre sur Facebook. Selon une étude publiée la semaine dernière, le réseau social a échoué à purifier sa plateforme des fausses informations qui circulent présentement, selon lesquelles le gouvernement américain financerait l'utilisation d'armes biologiques en sol ukrainien.

Entre le 24 février et le 14 mars, le Center for Countering Digital Hate (CCDH) a étudié un échantillon de publications Facebook partageant des liens vers des articles contenant des allégations sans fondement sur ces armes biologiques. Le groupe de recherche a constaté que dans 80 % des cas, ces publications n'avaient pas été étiquetées comme « contenant des informations partiellement fausses » ou « contenant de fausses informations ».

Les chercheurs du CCDH ont utilisé l'outil d'analyse sociale NewsWhip pour identifier plus de 120 articles de sites externes qui contenaient des allégations fausses ou trompeuses sur les laboratoires d'armes biologiques ou des déclarations déformées faites par des responsables américains. Ils ont découvert que les articles de l'échantillon avaient reçu plus de 150 000 mentions j'aime, commentaires et partages sur Facebook.

« Si nos chercheurs peuvent identifier de fausses informations sur l'Ukraine circulant ouvertement sur sa plateforme, il est dans la capacité de Meta de faire de même. Mais, nous avons constaté que dans la grande majorité des cas, les théories du complot sont laissées de côté », a déclaré Imran Ahmed (photo), directeur général du CCDH.

La théorie des armes biologiques a commencé à se répandre au début de la guerre contre l'Ukraine parmi des comptes marginaux de QAnon, pour finalement continuer son chemin vers des plateformes plus importantes telles que celle de Fox News. La Maison-Blanche a condamné cette fausse information, affirmant qu'elle pourrait avoir été fabriquée par Moscou pour justifier une éventuelle utilisation d'armes chimiques contre l'Ukraine. Malgré cela, la fausse nouvelle continue de se répandre sur les réseaux sociaux, y compris sur Facebook.

(Photo courtoisie Center for Countering Digital Hate)
 
La nouvelle du Guardian

Pour contrer la censure russe

La radio à ondes courtes fait un grand retour

Les géants médiatiques mondiaux ont riposté à la censure imposée par le régime de Vladimir Poutine au cours des dernières semaines en utilisant la bonne vieille radio pour diffuser des informations en Europe de l'Est et dans la Fédération de Russie.

Les ondes courtes désignent un spectre de fréquences dont la portée s'étend sur plusieurs milliers de kilomètres avec une immense capacité de captation, y compris dans les abris souterrains. De plus, l'écoute de ces ondes par radio reste très difficile à détecter, ce qui rend ce moyen médiatique encore plus attrayant dans des zones frappées par la censure et la surveillance.

Dans un contexte qui dégage des relents de guerre froide, le contrôle de l'information règne comme jamais en roi et maître au pays de Poutine depuis la chute de l'Empire soviétique il y a 30 ans. Même Facebook et Instagram y sont maintenant interdits. Après la censure des sites Internet du World Service, la BBC a décidé de contre-attaquer en diffusant chaque jour sur ondes courtes vers l'ex-URSS quatre heures d'émissions d'information. De son côté, Washington finance Voice of America, service d'information de l'État fondé en 1942, et RFE/RL, née d'une fusion entre Radio Free Europe (RFE) et Radio Liberté.

« Les populations privées d'information, comme en Russie en ce moment, trouvent des moyens de contourner la censure. La fréquentation de la BBC et d'autres sources explose. Oui, une grande partie suit la propagande de Poutine, mais une autre grande partie s'informe à des sources extérieures fiables », explique Aimé-Jules Bizimana, professeur au Département des sciences sociales de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) et spécialiste de la censure et de la propagande.

En savoir plus

Journaliste ukrainien kidnappé

L'enfer pendant huit jours entre les mains de l'armée russe

Les soldats de la Russie en Ukraine peuvent se montrer sans pitié envers les civils, comme l'ont montré des images de la ville de Boutcha, après le retrait des militaires de cette banlieue de Kyiv. Un journaliste ukrainien en a fait la douloureuse expérience, lui qui a été gardé prisonnier pendant huit jours par l'armée d'occupation.

Oleh Baturin (photo), 43 ans, journaliste de Kherson œuvrant pour le média indépendant Novyi Den, a été kidnappé le 12 mars dernier après avoir reçu un appel de l'activiste Serhiy Tsygipa qui lui demandait de venir le retrouver dans une gare routière. Toutefois, le rendez-vous était un guet-apens et ce fut le début d'un calvaire qui a duré huit jours.

Le journaliste a été retenu captif par des soldats russes qui lui ont donné peu d'eau, de nourriture et de médicaments. « Lors des premiers interrogatoires, mes bourreaux ont dit qu'ils me cherchaient et qu'ils voulaient se venger de moi en tant que journalistes, pour mes activités professionnelles. Ils m'ont torturé, menacé de mutilations et de mort, posé beaucoup de questions stupides comme "qui sont les organisateurs de rassemblements pro-ukrainiens dans la région de Kherson ?", "qui dirige les chaînes Telegram ?", "qui a des armes ?", ou "avons-nous des militants et des journalistes indépendants de Biélorussie ?" », a-t-il témoigné.

Sous la menace d'être abattu, il a été contraint de signer un document déclarant qu'il « coopérerait avec les autorités fédérales de la Fédération de Russie ». « Les envahisseurs russes n'ont qu'un seul objectif : briser les citoyens ukrainiens, les intimider et détruire complètement le journalisme indépendant, écraser physiquement et psychologiquement les militants civils et les journalistes », a expliqué M. Baturin à la suite de sa libération. Après avoir pris des échantillons d'ADN et ses empreintes digitales, ses kidnappeurs lui ont finalement annoncé après huit jours : « Fais tes affaires, nous te ramènerons à la maison ».

(Photo courtoisie Commitee to Protect Journalists)
 
Le récit complet

Réfugiés en Ukraine

Des journalistes biélorusses au statut précaire

Réfugiés en Ukraine depuis la répression des médias indépendants menée par le président Alexandre Loukachenko (photo), des journalistes biélorusses sont maintenant prisonniers dans un pays en guerre, leurs comptes bancaires étant gelés par des sanctions ukrainiennes visant les ressortissants du Bélarus, un pays allié de la Russie.  

« Pour mon installation en Ukraine, j'avais transféré tout l'argent qui me restait pour vivre sur des comptes ukrainiens. Maintenant, tout est bloqué. Quand je me connecte sur l'application de ma banque, mon compte n'apparaît même plus », a confié le photoreporter Ales Piletski, qui travaillait pour le grand média biélorusse indépendant Tut.by. Cette nouvelle tuile vient s'ajouter aux menaces, persécutions et embûches administratives dont font l'objet ces reporters ayant fui leur pays pour échapper aux exactions du régime de Loukachenko.

En plus des conditions de travail difficiles inhérentes à la guerre et qui sont le lot de tous les journalistes en Ukraine, les reporters biélorusses font face à des obstacles liés à leur statut de citoyens d'un pays allié de la Russie. « Le problème pour les gens comme moi qui viennent d'Ukraine, mais n'en ont pas la nationalité, c'est que nous nous retrouvons dans un vide juridique », a témoigné le journaliste Khleb Liapeika, du site d'information Mediazona.Belarus. Il avait prévu emménager à Lviv, mais la guerre l'a finalement poussé à gagner la Pologne.

« Nous appelons les dirigeants européens à prendre des mesures pour qu'ils [les journalistes biélorusses] puissent se réfugier dans leur pays sans prendre le risque d'être refoulés au Bélarus. De plus, les autorités ukrainiennes doivent mettre en place des mécanismes d'exception pour les exclure des sanctions économiques imposées aux citoyens biélorusses dans le pays », indique Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie Centrale de Reporters sans frontières.

(Photo courtoisie Wikipédia)

LES DÉTAILS

Reportages à l'étranger

Le travail indispensable des « fixers »

La mort d'Oleksandra Kuvshynova (photo) le 14 mars dernier a mis en relief le dangereux travail pratiqué par les « fixers », ces journalistes locaux qui assistent au jour le jour les reporters affectés en pays étrangers. Ces hommes et ces femmes constituent des rouages essentiels de la couverture de l'actualité internationale.

La productrice et journaliste ukrainienne Oleksandra Kuvshynova, également connue sous le nom de Sasha, a été tuée près de Kiyv alors qu'elle travaillait avec une équipe de Fox News. À l'annonce de sa mort, plusieurs collègues ont tenu à partager leur expérience avec des « fixers » qui peuvent à la fois porter le chapeau de producteur, de directeur de production et d'interprète. « Je n'ai rencontré que quelques correspondants de guerre dont la vie a été sauvée par un gilet pare-balles. Mais nous avons tous été sauvés au moins une fois par notre propre "fixer" », a tweeté le journaliste espagnol Óscar Mijallo.

Ameera Ibrahim Harouda est une journaliste indépendante à Gaza, en Palestine. Elle travaille régulièrement depuis 2004 avec des médias internationaux. Elle organise tous les aspects du voyage d'un journaliste étranger : hôtels, recherche de connexions Internet fiables, autorisations d'entrevue, tournage sur le terrain, traduction de rapports et recherche de documents d'archives. « Les journalistes ne peuvent pas entrer à Gaza sans autorisation [un parrain local agréé] », mentionne celle qui remplit également ce rôle.

Les journalistes travaillant avec des médias internationaux doivent être conscients de leur valeur, explique le journaliste basé à Londres Vudi Xhymshiti. Ce sont souvent leurs compétences, leurs relations locales et leur compréhension culturelle d'un pays qui peuvent résoudre les problèmes rencontrés par les médias. Les correspondants de guerre ont besoin de ces compétences pour travailler. « Si les médias ne sont pas prêts à payer pour cela et qu'ils veulent juste profiter de vous, alors c'est tout, finito », conclut-il.

(Photo courtoisie Commitee to Protect Journalists)

Le dossier de Reuters

À L'INTERNATIONAL

Droit à l'information

RSF parcourt la France à la rencontre des citoyens

Reporters sans frontières (RSF) a profité de la campagne à l'élection présidentielle française pour sillonner le pays en autobus et recueillir les témoignages et opinions des citoyens et citoyennes autour des enjeux liés à l'information. Jusqu'au 9 avril, veille du premier tour de l'élection, les équipes de RSF organiseront des assemblées citoyennes dans 20 villes et villages pour stimuler le dialogue entre la population française et les journalistes.

L'objectif poursuivi par les organisateurs est que les citoyens et citoyennes de régions, de catégories sociales et de convictions diverses, non-journalistes et journalistes confondus, engagent un dialogue sur l'avenir du droit à l'information en France.

Chaque arrêt du #BusRSF est ponctué de temps d'échanges : café de la presse le matin, conférences-débats le soir. Des journalistes travaillant au niveau national ou régional se joignent aux équipes de RSF à bord. Ces rencontres permettent d'évoquer les questions liées au journalisme, mais également à la désinformation, d'aborder sans tabou les critiques, mais surtout de recueillir les attentes des citoyens. « 77% des 18-30 ans doutent de l'indépendance et de la liberté des médias français. Deux tiers d'entre eux estiment que les réseaux sociaux ont plus d'influence sur la façon dont les citoyens sont informés que les médias eux-mêmes », a souligné Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

Parallèlement à ces visites régionales, RSF a ouvert une consultation citoyenne en ligne sur le site lebusrsf.org. Les internautes sont invités à répondre à ces questions : « Assurer le droit à l'information en France au 21e siècle : que peuvent faire les institutions démocratiques ? Que peuvent faire les médias ? Que peuvent faire les citoyens ? » Toutes les contributions recueillies lors de cette tournée et en ligne permettront d'alimenter un livre blanc qui renfermera des propositions concrètes à l'intention des gouvernements et des médias.

(Photo courtoisie RSF)

L'initiative de RSF

Campagne présidentielle française

L'environnement boudé par les médias

Malgré les changements climatiques qui inquiètent les groupes écologistes, les scientifiques et certains groupes de citoyens, les enjeux environnementaux ont occupé moins de 3 % de l'espace médiatique consacré à la campagne présidentielle française en février et en mars. Certains journalistes pointent le manque de formation de la profession pour traiter en profondeur des questions climatiques.

La publication du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) n'a, semble-t-il, pas suffi à inverser la tendance. Ce rapport sonne pourtant l'alerte sur les impacts parfois irréversibles du réchauffement climatique. « Il y a une difficulté à percer le mur du son », regrette Abdoulaye Diarra, membre d'une association qui œuvre depuis 2015 à l'instauration d'une justice climatique.

« On est vraiment dans un mauvais remake de Don't Look up », s'indigne pour sa part la journaliste Hélène Seingier (photo), en référence à la comédie dramatique de Netflix. « C'est effarant que quelque chose comme le rapport du GIEC soit aussi peu relayé dans les médias, certes la Russie est une menace importante, mais la menace climatique mériterait au moins autant d'attention », ajoute-t-elle.

Des initiatives ont récemment été réalisées pour pousser les candidats et les médias à intégrer le climat dans les débats de l'élection présidentielle. « Le débat du siècle » organisé sur la plateforme Twitch le 13 mars a donné l'occasion à cinq des candidats de répondre aux questions des deux animateurs. Trois associations de journalistes ont également recueilli les signatures de 70 000 personnes dans une pétition visant à « secouer les rédactions en chef et les journalistes politiques qui alimentent le débat public ».

(Photo courtoisie LinkedIn)

Le reportage de l'IJNET

Concentration des médias en France

Le Sénat dépose son rapport

Après six mois de travaux et une cinquantaine d'auditions, la commission d'enquête du Sénat sur la concentration des médias en France a déposé son rapport jeudi dernier. Le document renferme 32 propositions visant à sauvegarder l'indépendance des salles de rédaction dans un contexte de regroupement des médias. Le rapport de 380 pages est d'abord un état des lieux complet du panorama médiatique de l'Hexagone.

« Le paysage audiovisuel français se caractérise par une double spécificité : des industriels propriétaires de grands groupes médiatiques et la présence de deux concentrations publiques : France Télévisions, qui regroupe cinq chaînes de télévision, et Radio France, composé de cinq stations à diffusion nationale », rappelle la commission d'enquête. L'assèchement des recettes publicitaires par les géants du Web ces dernières années a toutefois poussé les médias français vers la concentration.

Le rapport propose la création d'un « administrateur indépendant » au sein du conseil d'administration des groupes de médias. Il aurait pour mission de veiller à l'indépendance des rédactions en prévenant les conflits d'intérêts qui pourraient se présenter au sein de ces groupes. Un administrateur indépendant serait également prévu au sein des sociétés de l'audiovisuel public pour veiller à l'impartialité de l'information et en faire rapport devant le Parlement.

Parmi les autres mesures, le Sénat préconise l'organisation en 2022 d'un grand débat au Parlement sur les orientations envisagées à la suite du rapport de la commission d'enquête et aussi d'accorder une bonification des aides à la presse aux titres respectant de manière volontaire certains critères permettant de mieux assurer l'indépendance des rédactions.

(Photo courtoisie France culture)

Les explications

Fausses nouvelles sur les réseaux sociaux

Une étude américaine démentie

Une étude sur la rapidité de partage des fausses nouvelles sur le réseau Twitter menée par des chercheurs américains en 2018 s'est finalement révélée… fausse !

En analysant les données provenant de trois millions d'utilisateurs de Twitter de 2006 à 2017, l'équipe de recherche, dirigée par l'informaticien du MIT, Soroush Vosoughi, avait découvert que les reportages vérifiés se comportaient différemment sur les réseaux sociaux, selon qu'ils étaient vrais ou faux.

« Le mensonge se transmet plus loin, plus rapidement, plus profondément et plus largement que la vérité », avait mentionné le chercheur dans la revue Science. « Les fausses histoires voyagent plus vite que la vérité », avaient titré les journaux lorsque les résultats de l'étude avaient été rendus publics.

Au cours des années qui ont suivi, ce texte sur la viralité a été cité environ 5 000 fois par d'autres articles universitaires et mentionné dans plus de 500 organes de presse. Selon Altmetric, qui calcule un « score d'attention » pour les articles scientifiques, l'étude a également été mentionnée dans 13 articles de Wikipédia et un brevet américain.

Un article de Kai Kupferschmidt sur l'étude de la désinformation paru dans Science la semaine dernière est toutefois venu remettre les pendules à l'heure. Le journaliste mentionne que l'étude du MIT n'avait pas tenu compte d'une tendance (bias) dans sa sélection de reportages pour l'élaboration de son échantillon. Lorsque des chercheurs ont réanalysé les données l'année dernière, en contrôlant cette tendance, les résultats de l'étude avaient changé : « La différence entre la vitesse et la portée des fausses nouvelles et des vraies nouvelles avait disparu ».

L'analyse de The Atlantic

Algérie

Fin de la publication pour le quotidien francophone Liberté

Le quotidien algérien Liberté, qui a vu le jour en 1992, cessera ses activités. La décision devait être approuvée hier par le conseil d'administration de la société éditrice. L'actionnaire majoritaire, l'industriel Issad Rebrab, a évoqué des raisons financières pour justifier cette décision. Toutefois, cette excuse pour mettre la clé dans la porte est contestée par certains, rapporte l'Humanité.

 «Cette décision inattendue intervient au moment où le journal a engagé un train de mesures visant le redressement de la situation économique de l'entreprise. Au demeurant, la société éditrice dispose encore de ressources financières suffisantes pour lui permettre de continuer à exister. Malgré un environnement contraignant, Liberté demeure une entreprise de presse viable», selon le Collectif Liberté. Ce dernier a été constitué à la suite de l'annonce de la fermeture.

D'autres sources concordantes ont aussi avancé que l'actionnaire majoritaire aurait subi de la pression des autorités concernant la ligne éditoriale de la publication.

«Le quotidien Liberté n'a pas succombé au chant des sirènes de la contre-révolution et de la réaction. Il est resté le journal progressiste de la résistance, le porte-voix des sans-voix, des victimes de l'injustice et d'arbitraire, mettant à nu les régressions… Mais aussi celui des luttes et donc de l'espoir», a rappelé Louisa Hanoune, Secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui fut la seule personnalité à réagir dans une lettre ouverte adressée au propriétaire du titre.

La dirigeante propose aussi d'instaurer une campagne de souscription auprès des lecteurs du quotidien pour éviter la chute du journal francophone algérien. «Sa liquidation encouragerait la mise à mort du très peu de journaux véritables qui résistent encore à la désertification totale de la presse libre. De ce fait, sa disparition est un facteur supplémentaire de désespoir», a conclu Mme Hanoune.

Les explications

Les journalistes accablés de poursuites judiciaires en Croatie

Devant l'augmentation des poursuites judiciaires visant les reporters et les médias, l'Association des journalistes croates (CJA) demande au gouvernement de modifier de toute urgence la loi pour mettre fin à cette culture du harcèlement.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) soutient la CJA dans sa campagne pour faire cesser l'utilisation du Strategic Lawsuit Against Public Participation (SLAPP). La poursuite-bâillon, pratique très répandue en Croatie, a pour objectif de censurer, d'intimider et de réduire au silence les travailleurs des médias en les accablant de procédures judiciaires. Selon l'enquête de la CJA, au moins 951 procès ont été intentés contre des journalistes et des médias en Croatie, dans lesquels les plaignants réclament près de 10,3 millions d'euros (14 M$).

L'association des journalistes croates a indiqué que de hauts fonctionnaires de l'État, des chefs de police et même des juges sont impliqués dans des poursuites judiciaires. De nombreuses poursuites concernent la notion « d'humiliation publique » qui fait toujours partie du Code pénal croate. Les données des dernières années montrent que très peu de reporters ont finalement été condamnés, ce qui prouve que plusieurs poursuites judiciaires visaient seulement à harceler et à intimider les journalistes et non à gagner une cause.

« Ce que nous demandons, sans plus tarder, ce sont des modifications de la législation afin de réduire la pression des poursuites. Le CJA exige et insiste pour que des changements soient apportés afin de décriminaliser tous les crimes contre l'honneur et la réputation, ce que nous proposons depuis des années. Nous appelons le gouvernement à le faire de toute urgence », a déclaré le président de la CJA, Hrvoje Zovko (photo).

(Photo courtoisie safejournalists.net)

En savoir plus

En détention depuis 18 mois en Chine

Une journaliste australienne risque la perpétuité

La journaliste australienne Cheng Lei (photo), arrêtée en 2020 à Pékin, a comparu jeudi dernier devant la justice chinoise pour répondre à des accusations de « divulgation de secrets d'État à l'étranger ». Une condamnation pourrait lui valoir une détention à perpétuité.

Son procès pour « activités criminelles mettant en danger la sécurité nationale » s'est déroulé à huis clos devant le tribunal intermédiaire populaire numéro deux de Pékin. L'ambassadeur d'Australie, Graham Fletcher, a expliqué que les autorités chinoises avaient invoqué la « sécurité nationale » pour lui interdire l'accès au tribunal. « Nos accords consulaires stipulent que nous devons pouvoir assister à n'importe quel type de procès », a-t-il protesté. « Le verdict a été reporté », a fait savoir la ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne.

Née en Chine en 1975, Cheng Lei a émigré en Australie dans son enfance avant de retourner dans son pays natal et d'être embauchée par la télévision publique chinoise en 2012. Son franc-parler a pu jouer contre elle, dans un pays où le Parti communiste ne tolère aucune contestation. Visage connu de l'antenne, Mme Cheng y réalisait notamment des interviews de chefs d'entreprises du monde entier.

Les relations entre la Chine et l'Australie n'ont cessé de se détériorer au cours des dernières années. Les liens se sont particulièrement tendus lorsque Canberra a réclamé une enquête internationale sur l'origine du coronavirus, détecté pour la première fois en Chine fin 2019. L'arrestation de Cheng Lei quelques mois plus tard avait provoqué le départ précipité de Chine de deux journalistes australiens craignant à leur tour d'être arrêtés.

(Photo courtoisie Wikipédia)

La nouvelle

LE COIN LECTURE

« La collision des récits. Le journalisme face à la désinformation »

Un essai du sociologue Philippe de Grosbois

C'est devenu un lieu commun : les fausses nouvelles ont envahi internet et c'est la faute aux médias sociaux. Mais est-ce vraiment le cas ? Comment expliquer cette vague de désinformation ? Sommes-nous réellement entrés dans l'ère dite de la « post-vérité » ?

Pour le sociologue Philippe de Grosbois, il s'agit d'abord et avant tout d'une crise de confiance envers le journalisme « positiviste », qui prétend être fondé sur des faits empiriques et une éthique de la neutralité. Si les fausses nouvelles prolifèrent, ce n'est pas simplement parce qu'un public passif et crédule se fait berner par des « faits alternatifs », mais parce que les récits des médias traditionnels sonnent de plus en plus faux à nos oreilles.

Le succès des radios d'opinion, la multiplication des chroniqueurs démagogues ou l'élection de Donald Trump en témoignent, ce sont principalement les forces de droite et d'extrême droite qui ont accaparé ce régime de vérité. Pandémie aidant, les théories complotistes ont gagné du terrain, brouillant encore davantage les frontières entre le réel et le virtuel, le vrai et le faux. C'est la collision des récits.

Pour regagner la confiance du public, les journalistes auraient intérêt à opérer un virage dans leur rapport à la vérité et au pouvoir. Accepteront-ils de reconnaître les biais inhérents à leur métier ? Sauront-ils renouer avec les citoyen.ne.s dans un esprit de démocratisation de la société ? Malgré les critiques qu'il leur adresse, c'est l'espoir que porte l'auteur avec son essai « La collision des récits. Le journalisme face à la désinformation » qui déjoue tous les clichés sur le quatrième pouvoir.

Philippe de Grosbois enseigne la sociologie au collégial depuis 2001 et il est membre de la revue À bâbord ! depuis 2007. Il a écrit plusieurs articles sur les enjeux sociaux et politiques du numérique.

POUR SE PROCURER L'ESSAI

À VOS AGENDAS

8 avril 2022

Fermeture exceptionnelle des bureaux de la FPJQ

13 avril 2022 à 19h30

Formation de Marie-Christine Trottier - Pour une demande d'accès à l'information réussie

15 et 18 avril 2022

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour le congé de Pâques

18 avril 2022

Date limite pour participer à la Bourse de la relève 2022 de la FPJQ-Québec

20 avril 2022 (toute la journée)

Formation du Barreau du Québec - Droit des médias et des communications

20 avril 2022 à 19h30

Formation d'Améli Pineda et Me Justine Fortin - Quel savoir-être à adopter auprès des personnes victimes et survivantes de violences sexuelles et conjugales ?

29 avril 2022

Date limite pour participer au Devoir de la presse étudiante et au prix René-Lévesque

30 avril au 5 juin 2022

Exposition En un regard présentée au Musée national de la photographie de Drummondville par la FPJQ section Montérégie dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias

2 au 8 mai 2022

Semaine de la presse et des médias

Présentation de capsules vidéos de la FPJQ section Montérégie dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias

2 mai 2022

Panel en virtuel dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias : Le journalisme : un pilier à la démocratie (informations et inscriptions à venir)

3 mai 2022

Journée mondiale de la liberté de la presse

Causerie en présentiel de la FPJQ section Québec dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias : Les journalistes et la guerre : histoires de couverture en temps de crise (informations et inscriptions à venir)

4 mai 2022

Panel en virtuel dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias en collaboration avec le CQÉMI et le CLÉMI (informations et inscriptions à venir)

Panel en virtuel dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias : Faits vs fausses nouvelles : le combat de l'information (informations et inscriptions à venir)

5 mai 2022

Speed dating de l'emploi de la FPJQ section Québec dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias (informations et inscriptions à venir)

6 mai 2022

Panel en virtuel dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias : Les genres journalistiques, la production de contenu et les influenceurs : remédions à la confusion du public ! (informations et inscriptions à venir)

Annonce des lauréats et lauréates 2021 du Concours canadien de journalisme

7 mai 2022

Panel en présentiel dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias : Comment favoriser la diversité culturelle au sein des groupes de presse et des médias québécois ? (informations et inscriptions à venir)

Panel en présentiel dans le cadre de la Semaine de la presse et des médias : Comment renforcer la confiance envers les médias (informations et inscriptions à venir)

Gala en présentiel de la remise des prix Judith-Jasmin et Antoine-Desilets (informations et inscriptions à venir)

9 mai 2022

Date butoir pour répondre au sondage de J-Source : Le projet pour la Liberté de la presse au Canada

15 mai 2022

Date butoir du dépôt des appels d'offres pour la production du magazine Trente 2023-2024-2025

15 mai 2022 à 19h

Formation de Stéphanie Dupuis et Jean-Philippe Daoust - L'importance du titre pour les nouvelles en ligne

18 mai 2022 à 19h

Formation de Judith Olivier - Journalisme dessiné : quand le 9e art se saisit de l'actualité - Atelier 2 : scénario

22 mai 2022

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour la Journée nationale des patriotes

27 au 29 mai 2022

Conférence nationale de l'Association canadienne des journalistes à Montréal

31 mai 2022 à 19h

Formation de Diane Bérard et Amélie Daoust-Boisvert - Le journalisme de solutions, pourquoi, pour qui et comment ?

14 juin 2022 à 19h

Formation d'Éric Cardinal - Comment couvrir les enjeux autochtones ? (inscription à venir)

23 juin au 25 août 2022

Pause estivale de la publication de l'infolettre hebdomadaire

24 juin 2022

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour la Fête nationale du Québec

Date limite pour répondre au Sondage 2022 sur la diversité dans les salles de rédaction canadiennes de l'Association canadienne des journalistes en collaboration avec la FPJQ

27 juin 2022 à 19h

Formation d'Antonin Rossier-Bisaillon - Découvrir l'écriture inclusive

1er juillet 2022

Fermeture des bureaux de la FPJQ pour la fête du Canada

25 août 2022

Reprise de la publication de l'infolettre hebdomadaire

VOS AVANTAGES FINANCIERS

Authentik Canada

Authentik Canada offre un rabais pouvant aller jusqu'à 35% sur des forfaits été-automne-hiver aux membres de la FPJQ sur les achats en ligne à partir du lien fourni.

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Communauto

Communauto offre un rabais de 12 $ sur un nouvel abonnement pour le forfait Liberté ou de 40 $ sur les forfaits Économique, Économique Plus, Économique Extra et Liberté Plus.

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L'Hôtel Universel à Montréal offre ses tarifs corporatifs aux membres de la FPJQ.

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Les Librairies Paulines

Les Librairies Paulines à Montréal et à Trois-Rivières offrent un rabais de 10% sur les achats de livres (excluant les commandes spéciales internationales) pour les membres de la FPJQ sur la présentation de la carte de presse.

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OFFRES D'EMPLOI

Journaliste au pupitre numérique | Les Affaires

Type d'emploi : Permanent, temps plein

Lieu : Montréal (possibilité de télétravail)

Date limite : Vendredi 29 avril 2022

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Journaliste, responsable de la section société | L'Itinéraire

Type d'emploi : Temps plein

Lieu : Montréal

Date limite : Lundi 11 avril 2022

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Stagiaire en journalisme | L'Aurore boréale

Type d'emploi : Stage à temps plein jusqu'au 31 mars 2023

Lieu : Whitehorse, Yukon

Date limite : Lundi 18 avril 2022 à 20 h (HAE)

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Journaliste | L'Express

Type d'emploi : Temps plein

Lieu : Drummondville

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Journaliste multiplateforme et Journaliste à la recherche (surnuméraire) (Services français) - MON06989 | CBC/Radio-Canada

Types d'emplois : Surnuméraire, occasionnels, sur appel, à temps partiel (2 postes)

Lieu : Montréal

Famille d'emplois : Programmation (TV-Radio-Internet)

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Stages de la diversité | La Presse

Type d'emploi : Quatre stages de quatre à huit semaines

Lieu : Montréal

Date limite : Vendredi 8 avril 2022

 

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Envoyé par Yapla