Bonjour à vous, membres et sympathisant-e-s de la LDL,
Dans les derniers mois, plus de 2500 personnes et organisations ont signé la déclaration Le traçage numérique n'est pas un remède à la crise de santé publique.
Dans cette déclaration, nous rappelions que la crise de la COVID-19 exacerbe des inégalités sociales déjà existantes. Cette crise est aussi révélatrice du sous-financement et des lacunes de notre système de santé. Il est clair pour la LDL et les 2500 signataires de cette déclaration que les mesures de traçage numérique prônées par plusieurs gouvernements ne résoudront en rien la propagation du virus. C'est un exemple d'une fausse solution technologique à des problèmes sociaux persistants.
En mai dernier, nous avions demandé une commission parlementaire sur les outils de traçage numérique. Nous avons obtenu cette commission (en plein été, par contre...). Nous avons donc travaillé cet été à notre participation à ce forum.
La majorité des intervenant-e-s qui ont été entendu-e-s, dont nous, ont soulevé de grandes préoccupations face à l'efficacité de ces outils de traçage. C'est à améliorer le système de santé qu'il faut s'atteler. Celui-ci est malmené depuis des décennies d'austérité! Il ne faut pas à perdre du temps avec des outils dont l'efficacité n'a pas été démontrée!
Tous les députés et toutes les députées qui ont participé à la commission parlementaire se sont entendu-e-s sur le constat suivant: il ne faut pas aller de l'avant avec le déploiement de tels outils. Ils et elles ont demandé au gouvernement de ne pas le faire. Même les député-e-s du parti gouvernemental étaient d'accord!
Après cet exercice, que fait le gouvernement? Il annonce qu'il n'utilisera pas d'outil de traçage numérique "pour l'instant", mais qu'il prépare le terrain pour être prêt à le faire lorsqu'il le décidera en avançant qu'actuellement, les outils technologiques de notification des contacts ne seraient pas nécessaires au Québec puisque la propagation du virus semble sous contrôle.
Pourtant, aucun expert entendu n'a dit que l'efficacité de ces outils avait été prouvée, même lors des pics de la pandémie. De plus, la technologie Bluetooth n'a pas été conçue pour calculer les distances. Il y a donc un fort risque de faux positifs avec cette technologie. On sait aussi que ces outils laissent de côté les populations les plus marginalisées, qui sont celles qui sont les plus touchées par le virus.
Cet exercice de commission parlementaire semble n'avoir été qu'un exercice de relations publiques pour le gouvernement Legault. Son idée était faite avant la commission parlementaire et il continuera de s'entêter.
C'est le retour à la case départ sur ce dossier.
Mais bien sûr, c'est un dossier que nous continuerons de suivre de près.
Bonne rentrée!
Eve-Marie Lacasse
Coordonnatrice
