2022-12-01 Lettre InfoFPJQ2022-12-01 Lettre InfoFPJQ
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— LE TRENTE HEBDO —
L'infolettre de la FPJQ

À LA UNE

Première rencontre du nouveau conseil d'administration

Les membres du comité exécutif de la FPJQ sont élus

À la suite du processus électoral et des changements dans la composition du conseil d'administration de la FPJQ, une rencontre s'est tenue vendredi dernier pour élire les membres du conseil qui appuieront le président Michaël Nguyen au sein du comité exécutif. Depuis la refonte des règlements, seul le poste de président est élu par les membres, les autres fonctions de l'exécutif étant désormais choisies par les autres administrateurs.trices du conseil d'administration lors de la première rencontre à la suite des élections annuelles.

Trois postes étaient à pourvoir lors de cette réunion, la vice-présidence, la trésorerie et le secrétariat. Éric-Pierre Champagne de La Presse devient le nouveau vice-président de la FPJQ, lui qui a été réélu à la dernière assemblée générale annuelle comme administrateur. Stéphanie Marin du Devoir, élue en 2021 comme administratrice, agira désormais à titre de secrétaire et une toute nouvelle administratrice, Geneviève Michaud de Métro Média occupera la fonction de trésorière.

La composition des différents comités sera complétée dans les prochaines semaines. Si vous êtes membre et que vous souhaitez joindre l'un des comités de la FPJQ, vous devez écrire à info@fpjq.org avant le mardi 13 décembre en mentionnant quel comité vous intéresse et en motivant votre décision. Vous devez avoir des disponibilités sur les heures du midi ou en soirée pour participer à l'un des comités. Un membre de l'équipe entrera en communication avec les personnes membres qui seront sélectionnées.

La liste des comités de la FPJQ :

  • Comité des activités (Semaine de la presse, congrès annuel et les formations)
  • Comité des communications et du Trente
  • Comité des finances
  • Comité de gouvernance
  • Comité de politique publique
  • Comité des prix et bourses
  • Comité de la protection des renseignements personnels
  • Comité des régions

La FPJQ profite de l'occasion pour remercier chaleureusement la vice-présidente sortante Marie-Ève Martel, qui ne s'était pas représentée pour un nouveau mandat. Mme Martel a accompli un travail colossal pour la Fédération dans les dernières années, que ce soit au niveau de l'accès à l'information, de la refonte des règlements généraux, pour la préparation de mémoires et de prise de position, se porter à la défense du journalisme régional, sans oublier sa participation à plusieurs comités. Celle qui a été un pilier de la FPJQ dans les dernières années a également quitté ses fonctions de journaliste à La Voix de l'Est récemment. L'équipe de la permanence et l'actuel conseil d'administration lui souhaitent le plus grand des succès pour la suite de ta carrière.

(Photo prise lors de la dernière assemblée générale des membres. Crédit Josie Desmarais / FPJQ)

le CONSEIL D'ADMINISTRATION ET L'EXÉCUTIF DE LA FPJQ

SECTIONS RÉGIONALES

Ce soir à partir de 18h30 sur Zoom

Assemblée générale annuelle de la FPJQ section Outaouais

La section Outaouais de la FPJQ vous convie à son assemblée générale annuelle qui aura lieu ce soir dès 18h30 sur la plateforme Zoom.

L'assemblée est ouverte à tous, toutefois, seules les personnes membres de la FPJQ pourront se présenter sur un poste au conseil d'administration.

Pour obtenir le lien Zoom de l'assemblée, contactez l'exécutif de la section régionale via leur page Facebook.

Au plaisir de vous y voir !

lA PAGE FACEBOOK DE LA SECTION OUTAOUAIS

Un événement gratuit à ne pas manquer ce samedi à Québec

Bye bye 2022 en caricatures

Envie d'une revue de fin d'année à la fois humoristique et informative ? Réservez votre samedi 3 décembre pour revivre les moments forts de 2022 !

Une fois de plus, la FPJQ, section Québec, est de retour avec son traditionnel Bye bye en caricatures afin de présenter une rétrospective de l'année qui s'achève, en partenariat avec le Musée de la civilisation.

André-Philippe Côté et Yannick Lemay (Ygreck), deux caricaturistes de renom, projetteront leurs dessins les plus évocateurs des 12 derniers mois, en présence d'une personnalité politique qui a marqué cette période temporelle dans la Capitale-Nationale : Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec.

L'événement gratuit débute à 13 heures et est ouvert au public. 

Réservez vos places, car elles sont limitées.

obtenir un billet gratuit

PRIX ET BOURSES

Prix Guy-Mauffette 2022

L'ancien président de la FPJQ Alain Saulnier honoré

Lors d'une cérémonie décernant Les Prix du Québec, volet culture et science, à des personnes qui ont contribué à l'essor de leur domaine d'activité et qui ont repoussé les limites de la connaissance, Alain Saulnier (photo) a été récompensé, hier, pour ses 40 ans de carrière dans le milieu journalistique en recevant le Prix Guy-Mauffette 2022.

Ayant occupé tour à tour les postes de journaliste, de réalisateur, de rédacteur en chef, de directeur du service de l'information radio et des services français de l'information de Radio-Canada, en passant par la présidence de la FPJQ, ce grand rassembleur a contribué de manière remarquable à l'avancement du journalisme et, ce faisant, à l'évolution de la société québécoise. Au cours de la dernière décennie, il a enseigné à l'Université de Montréal, s'illustrant cette fois par la formation de la relève. Le parcours admirable d'Alain Saulnier, couplé à son engagement pour une pratique journalistique de qualité, fait de lui un pilier fort du monde médiatique québécois. 

Recevoir le prix Guy-Mauffette représente « une superbe récompense » pour le lauréat qui a fait preuve d'excellence et d'une intégrité irréprochable tout au cours de sa carrière. « Je suis vraiment honoré. Quand la ministre m'a téléphoné pour m'annoncer que j'en étais le récipiendaire, j'ai d'abord cru à une blague. C'est une récompense de ce Québec que j'aime tant, dans lequel je me suis investi pour favoriser un journalisme de qualité, soutenir la culture et la langue française ».

Président de la FPJQ de 1992 à 1997, pourvu d'un sens aigu de l'éthique, il est à l'origine du premier guide de déontologie journalistique au Québec, devenu une référence incontournable et un outil indispensable. Son passage à la tête de la Fédération a fait souffler un vent de changement sur celle-ci, menant à une plus vaste adhésion et à une plus grande reconnaissance.  

Selon lui, « le journalisme d'aujourd'hui doit se tailler une place dans ce nouvel univers. Pour cela, il doit plus que jamais se distinguer. La course pour être les premiers à diffuser la nouvelle, les réseaux sociaux l'ont maintes fois gagnée. Dans ce contexte, les journalistes doivent faire plus de journalisme d'enquête, travailler à améliorer la qualité du métier, par ricochet de notre démocratie ». 

(Photo courtoisie Les Prix du Québec)

EN SAVOIR PLUS

Révéler les journalistes scientifiques francophones de demain

Lancement de la bourse Fernand-Séguin 2023

Les personnes passionnées de sciences et de vulgarisation peuvent dès aujourd'hui participer à l'édition 2023 de la bourse Fernand-Seguin, un concours qui vise à révéler et former la relève en journalisme scientifique francophone au Canada.

Les candidates et candidats âgés de 18 à 34 ans sont invités à soumettre un produit journalistique sur un sujet de nature scientifique répondant aux règlements, au plus tard le dimanche 12 mars 2023.

Depuis plus de quarante ans, la bourse Fernand-Seguin offre à de jeunes talents une chance unique d'apprendre le métier de journaliste scientifique auprès de professionnelles et de professionnels du milieu qui œuvrent dans des médias reconnus. Elle est organisée conjointement par l'Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) et Radio-Canada.

Les personnes lauréates du premier prix et du prix de la relève recevront des bourses en argent et en stages d'une valeur totale de plus de 15 000 $. Elles pourront effectuer des stages allant jusqu'à un mois pour les journaux La Presse et Le Soleil, ainsi que chez des partenaires d'accueil de leur choix. La personne qui remportera le premier prix sera accueillie par Radio-Canada pour trois mois de stage, notamment au sein des émissions Découverte, La semaine verte et Les années lumière. Elle aura aussi la possibilité, sous certaines conditions, de réaliser un stage dans un média en France.

« Moi-même lauréat lors de l'édition 1999, je constate la pertinence de la Bourse dans le paysage médiatique québécois. Elle est un catalyseur : elle facilite la découverte des talents en communication scientifique et les aide à se faire une place dans ce milieu. Au final, par la capacité de ces gens à livrer au grand public des explications claires et intéressantes des enjeux scientifiques, c'est toute la société qui en bénéficie », a témoigné Joël Leblanc, le président de l'ACS.

consulter les rÈglements

Il reste moins d'une semaine pour déposer son dossier de candidature

Nouvel appel à candidatures du FQJI

Le Fond québécois en journalisme international (FQJI) a lancé un nouvel appel à candidatures pour son programme régulier de bourses de reportages à l'étranger. Si votre projet est retenu, le Fond en supportera les coûts.

Consultez cette page pour connaître les conditions d'admissibilité, les composantes d'un dossier de candidature, les critères de base de sélection qui guideront les membres du jury indépendant, ainsi que les obligations des boursiers et boursières.

La date limite pour soumettre un projet de reportage est le mercredi 7 décembre 2022, à 23h59. Les candidats dont le projet n'a pas été retenu lors des appels précédents sont invités à tenter leur chance à nouveau.

Si vous avez des questions, nous vous invitons à contacter le FQJI par courriel.

LES CONDITIONS D'ADMISSIBLITÉ

LA GUIGNOLÉE DES MÉDIAS 2022

DONNEZ GÉNÉREUSEMENT

EN MANCHETTE

Interdiction de filmer la conférence de l'ambassadeur chinois à l'Université d'Ottawa

« C'est une pente glissante, très dangereuse », déplore la FPJQ

La conférence de l'ambassadeur de la Chine au Canada, Cong Peiwu (photo), présentée à l'Université d'Ottawa lundi, a fait réagir de nombreuses personnes du milieu journalistique et politique en raison de la demande d'interdire la présence des caméras lors de son allocution portant sur « La Chine et le monde : développement, commerce et gouvernance au XXIe siècle ».

« C'est une pente glissante, très dangereuse, et je pèse mes mots quand je dis qu'il faut qu'au Canada nous puissions respecter les règles d'usage canadiennes par rapport au journalisme », a déclaré à Radio-Canada le président de la FPJQ Michaël Nguyen, lorsqu'interrogé sur la situation.

Professeur de journalisme à l'Université d'Ottawa, Marc-François Bernier considère que la décision était « antidémocratique ». « Cet événement-là m'inspire de la crainte. C'est sous-évaluer la liberté de la presse. Il me semble que c'est une question de principe. Une question de cohérence d'accorder la prépondérance à la liberté de presse, la liberté d'expression dans un pays comme le Canada », a-t-il ajouté. D'après lui, l'Université aurait eu tout intérêt à montrer plus de fermeté envers la demande de l'ambassadeur.

Pour le premier ministre canadien Justin Trudeau, « une erreur » a été commise par l'institution d'enseignement en ne permettant pas la présence des caméras des différents médias sur place. « Au Canada, on ouvre surtout aux gens qui ont des profils publics. Les médias doivent avoir accès ». 

Pablo Rodriguez, le ministre du Patrimoine canadien, estime pour sa part que la liberté de la presse devait être priorisée au détriment des demandes de M. Peiwu. « Je trouve ça extrêmement dommage. Notre pays a été bâti sur le principe de la liberté. Souvent, on est content de vous voir [les journalistes], parfois moins. Mais vous avez toujours votre affaire d'être là. Et au Canada, la liberté de la presse ne se négocie pas ».

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a également réagi se déclarant inquiet du message envoyé. « Il faut rappeler à l'Université d'Ottawa que le mot diplomate ne s'applique pas aussi facilement à quelqu'un qui représente le Parti communiste chinois. On parle plus d'intimidateur. Que l'Université d'Ottawa se soit prêtée à ça me semble indigne d'une institution qui est censée jouer un rôle fort auprès d'une jeunesse. Si un de mes enfants me disait que ça lui tente d'aller à l'Université d'Ottawa, je lui dirai : as-tu un plan B s'il te plaît ».

Un caméraman de Radio-Canada a même été expulsé des lieux. « Au sujet du caméraman qui n'a pas pu faire son travail lors de la conférence de l'ambassadeur chinois, nous avons pris la mauvaise décision au dernier moment. Nous nous excusons auprès des médias concernés. Nous aurions dû faire mieux pour protéger la liberté de la presse », s'est excusé le recteur et vice-chancelier de l'Université, Jacques Frémont, dans un message publié hier sur Twitter.

(Photo courtoisie Centre for International Governance Innovation)

LA NOUVELLE

Malgré un enregistrement de ses propos

Un maire accuse les médias d'écrire « n'importe quoi »

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), par l'entremise de son vice-président Éric-Pierre Champagne, a dénoncé les propos tenus contre les médias par Peter J. Malouf (photo), le maire de la Ville de Mont-Royal. « C'est une personne qui est en position d'autorité. C'est la vieille tactique de s'en prendre au messager en essayant de noyer le poisson. C'est étonnant de voir que ça peut encore arriver en 2022 ».

Le maire a accusé les médias d'écrire « n'importe quoi » à la suite d'un reportage du bureau d'enquête de Québecor, publié le 14 novembre dernier, qui relatait la réintégration d'un col bleu de la ville reconnu coupable d'intimidation envers un collègue de travail. À la suite de l'article, la municipalité à indiquer qu'elle procéderait à une enquête indépendante, ce qui n'a pas empêché le maire Malouf, lors du conseil du 22 novembre, de s'attaquer au travail des professionnels.les de l'information.

«Je vais vous demander une question. Est-ce que vous avez déjà passé une entrevue avec un journaliste ? [...] Est-ce qu'ils écrivent toujours exactement ce que vous avez dit ? Comme vous le savez, les journalistes vont écrire ce qu'ils veulent écrire, car ils veulent vendre des journals [sic]. Ils vont mettre dans les journals n'importe quoi. Alors, c'est pas mes paroles. Point final. Si les gens lisent les articles et croient les articles qui a été écrit par un journaliste, c'est des faussetés », a-t-il déclaré pour sa défense. Toutefois, l'entretien dont il est question avait été enregistré par la journaliste et le Journal de Montréal se défend, avec preuve à l'appui, de les avoir rapportés correctement.

La FPJQ considère que la sortie du maire Malouf contre les médias est « déplorable » dans le contexte de la « désinformation ». « Est-ce que ce maire va dire la même chose des reportages qui vont lui plaire ? Est-ce qu'il met en question tous les reportages ou seulement ceux qui font son affaire ? C'est très dommage. On n'a pas besoin de ça », a réagi le vice-président de la FPJQ lorsque questionné par le quotidien montréalais.

(Photo courtoisie Ville de Mont-Royal)

LIRE L'article dANS LE Journal de Montréal

La diversité dans les salles de rédaction

Le balado « Le métier d'informer » en parle avec François Cardinal

La diversité dans les salles de rédaction est un problème que plusieurs grands médias d'ici reconnaissent. Mais que fait-on pour que toute la diversité soit représentée dans nos médias d'information, et est-ce suffisant?

L'éditeur adjoint et vice-président Information de La Presse, François Cardinal (photo) s'est entretenu sur le sujet de la diversité dans les salles de rédaction, la semaine dernière avec Projet J, dans le cadre du balado « Le métier d'informer », animé par Steve Proulx.

« Si on regarde la présence des femmes, par exemple, elle est venue tardivement dans le métier. Aujourd'hui, les salles de rédaction sont, jusqu'à preuve du contraire, toutes paritaires. Ce n'est pas un métier qui est genré, je dirais. Là où on a pris du retard et que l'on a du chemin à faire c'est sur la diversité ethnique. On n'est peut-être pas un boys club comme on l'était à une autre époque, mais on est encore très blanc », a mentionné M. Cardinal.

En 2021, un sondage de l'Association canadienne des journalistes révélait qu'environ un quart des grandes salles de nouvelles au Canada anglais serait issu de la diversité, une proportion à peu près équivalente à celle des minorités visibles au sein de la population canadienne, mais aucun portrait aussi précis n'a été dressé spécifiquement pour le Québec. Et même s'il est constaté que la diversité est plus présente parmi les journalistes qu'il y a quelques années, il y a encore beaucoup de travail a accomplir pour avoir une meilleure représentativité dans les salles de rédaction.

« On est dans un métier qui est très culturel, dans le sens, ou vous ne pouvez que difficilement être un nouvel arrivant par exemple et devenir journaliste dans une grande salle de nouvelles », a précisé l'éditeur adjoint, indiquant qu'il est difficile pour les personnes immigrées depuis peu de réussir les tests de connaissances générales qu'exigent certains médias lors du processus d'embauche.

« C'est peut-être un biais qui s'autoperpétue en quelque sorte. Si les salles de nouvelles sont très blanches, peut-être que ceux qui ne sont pas blancs ne se sentent pas nécessairement accueillis. Donc il y en a qui ne prennent même pas la peine d'aller à l'université ou au cégep en journalisme, car ils ne se sentent pas concernés », a émis comme hypothèse M. Cardinal.

La diversité des genres a également été un sujet abordé lors du balado.

(Photo Josie Desmarais / FPJQ)

ÉCOUTER L'ÉPISODE DU BALADO

À quels journalistes reproche-t-on le plus souvent des biais ?

« L'objectivité est un privilège accordé aux journalistes blancs », écrivait en 2020 la journaliste Pacinthe Mattar dans The Walrus.

À la suite de la présentation du débat sur le militantisme et le journalisme lors du dernier congrès de la FPJQ, Diamond Yao s'est demandé à quels journalistes on reproche le plus souvent des biais. Elle propose le fruit de son travail dans un article publié sur Projet J.

Elle en a discuté avec la journaliste montréalaise Takwa Souissi qui répond oui à la question : est-ce que l'on reproche des biais plus souvent aux journalistes issus de communautés marginalisées ?

« Par exemple, je suis contre la loi 21 et je ne peux pas le cacher, car je porte un hijab. Mais un journaliste qui ne porte aucun signe religieux visible peut cacher plus facilement son opinion sur cette loi. Les journalistes marginalisés qui ont une apparence visible qui diffère de la norme majoritaire ne peuvent pas garder leurs opinions pour eux, car elles sont évidentes », relate-t-elle.

« Un rédacteur en chef m'a déjà dit de ne pas couvrir des sujets sur la communauté musulmane parce que j'étais trop proche du sujet. En entendant des choses comme ça, je me retirais de ces sujets parce que j'avais tellement peur. J'étais déjà dans un espace fragile dans le domaine, car j'essayais de me faire ma place et de percer comme journaliste. Je ne voulais pas me mettre dans le trouble et attirer l'attention négativement sur moi-même », a indiqué Takwa Souiss à propos de son expérience personnelle.

« J'avais aussi beaucoup de contacts dans ma communauté et plusieurs journalistes blancs me demandaient mes contacts. Je les donnais aux autres pour qu'ils fassent ces sujets à ma place, mais je commençais à trouver ça ridicule. Je peux tout autant écrire sur ces sujets qu'eux. En plus, les gens vont me parler avec un cœur plus ouvert et me faire plus confiance, car je fais partie de leur communauté », a mentionné celle qui dit ne plus croire aujourd'hui à la neutralité, car il est impossible pour tous les journalistes de cacher leurs biais.

Des propos qui ont été secondés par Lela Savić (photo), fondatrice et rédactrice en chef de La Converse qui était l'une des intervenantes lors du débat sur le militantisme au congrès de la FPJQ. « Quand on entend le mot « militant » en journalisme, on entend rarement parler de personnes blanches. On cible souvent les personnes racisées qui couvrent leur communauté. On suppose que ces personnes-là n'ont pas l'intelligence d'avoir du recul par rapport à leurs sujets. C'est une manière de discréditer la place des personnes racisées dans les médias ».

 « On tokénise beaucoup les personnes racisées et on a tendance à faire avancer les carrières de journalistes racisées qui se conforment à la blanchité. On veut une diversité de couleur, sans prendre en compte tout ce que ça implique », selon l'analyse de Mme Savić qui estime que les communautés marginalisées subissent « du racisme systémique dans les grands médias ».

 « Je ne suis pas devenue journaliste parce que j'aime écrire. Je l'ai fait parce que je ne supportais plus de voir de la fausse représentation médiatique de ma communauté et des autres communautés issues de la diversité. Je ne peux pas toujours laisser les journalistes salir la réputation de ces communautés-là » a ajouté Mme Savic en expliquant que ça incite les personnes issues des communautés marginalisées à créer leur propre média.

(Photo Josie Desmarais / FPJQ. Lela Savić au débat sur le militantisme présenté au congrès 2022)

LES PRÉCISIONS SUR PROJET J

« Journalisme et militantisme : où tracer la ligne »

Une chronique de Joseph Facal aborde également le débat

Le chroniqueur, sociologue et ancien politicien Joseph Facal s'est à son tour exprimé sur le débat tenu lors du dernier congrès de la FPJQ concernant le journalisme militant et sur la position défendue par certains journalistes de la nouvelle génération.

« Plusieurs parmi les jeunes exigent de pouvoir aussi être des militants. Ça transpire déjà lourdement dans leur travail », mentionne d'entrée de jeu sa chronique. « On plaide souvent le droit au journalisme engagé en disant que l'essentiel est de respecter les faits. C'est un sophisme, car le journaliste engagé tendra souvent à ne sélectionner que les faits qui accréditent sa position. Notons cependant que le journalisme militant existe depuis longtemps. Mais il prend de l'expansion », soutient M. Facal, qui n'était pas sur place lors du débat présenté pendant le congrès au début du mois de novembre.

« La question est de savoir s'il doit prendre encore plus de place (non, selon moi) et s'il est vrai que l'objectivité est un mythe (non, selon moi). Avez-vous remarqué par ailleurs que ces jeunes journalistes réclament le droit à un journalisme exclusivement engagé à gauche ? Cela va tellement de soi pour eux qu'ils ne sentent pas le besoin de le préciser. Est-ce qu'ils défendraient un journaliste « engagé » qui, par exemple, explorerait les effets négatifs, sur le terrain, d'une immigration massive ? » s'est interrogé le chroniqueur sur différentes plateformes de Québecor.

L'ancien ministre péquiste s'est par la suite exprimé sur la perception de l'idéologie dominante dans les médias d'information. « La gauche croit dur comme fer que la droite domine les médias. Elle pointe toujours les suspects habituels : Martineau, Bock-Côté, moi-même. Mais il n'y a pas de Fox News au Québec. La droite, elle, s'inquiétera des restrictions croissantes à la liberté d'expression, justifiées au nom du wokisme, dans les médias, les arts, le milieu universitaire, etc. ».

(Photo Josie Desmarais / FPJQ. Le débat sur le militantisme présenté au congrès 2022)

LA CHRONIQUE DE JOSEPH FACAL

« Interprétation trop sévère du droit à l'image »

Des assouplissements demandés par le Bloc Québécois

Lors d'une intervention à la Chambre des communes, lundi, concernant le projet de loi C-27, le député du Bloc Québécois de la circonscription Rivière-des-Mille-Iles, Luc Desilets (photo), a mentionné que la législation semblait prometteuse, mais qu'il y avait « un certain nombre de zones d'ombre et de points d'interrogation ».

Il s'est principalement attardé au droit à l'image dans un contexte de photographie de presse ou de rue, limité depuis l'arrêt Duclos de la Cour Suprême, qui fait office de jurisprudence depuis. En 1987, une photo de Gilbert Duclos montrant une femme assise sur les marches d'un commerce a été publiée par le magazine Vice-Versa. La femme en question s'est sentie lésée à la suite de la publication en raison de moquerie de son entourage et a choisi de poursuivre le photographe ainsi que l'éditeur du magazine.

Après quelques jugements dans des cours inférieures qui donnaient tous raison à la femme, la Cour Suprême a été saisie du dossier et a statué sur la question le 9 avril 1998. Le plus haut tribunal au pays n'a pas interdit la prise de photos dans un lieu public, mais elle a jugé qu'il fallait demander le consentement de la personne photographiée avant publication pour assurer la protection de sa vie privée.

« À l'instar du numérique, le monde de la photographie a beaucoup changé au cours des 20 dernières années. (…) Or, je crois que nous avons actuellement une interprétation trop sévère du droit à l'image, et celle-ci nuit à la photographie de rue et à la photographie de presse », a expliqué le député, qui est également le fils de feu Antoine Desilets, reconnu comme étant le père de la photographie de presse au Québec. « Aujourd'hui, il est très facile de poursuivre en justice un photographe et de gagner. Cela veut dire que plusieurs photographes de presse et de rue sont sujets à des poursuites et pratiquent malheureusement une forme d'autocensure, afin de se protéger et de protéger le ou les journaux pour lesquels ils travaillent. Les conséquences artistiques, journalistiques et archivistiques de cette autocensure sont, à mon avis, graves ».

« Au Bloc québécois, nous sommes d'avis que le comité qui se penchera sur le projet de loi C‑27 devra prendre son temps et interroger tous les experts dont il a besoin pour aboutir à une loi béton. (...) Aussi, quand l'image d'un individu saisie dans un espace public devient-elle privée ? Encore une fois, il y a d'une part la nécessité du consentement verbal ou du consentement écrit. D'autre part, peut-être, il y a la définition de la notion de sujet. Il y aurait une myriade d'éléments à revoir » a par la suite demandé le politicien.

Le projet de loi C‑27 édicte notamment la loi sur la protection de la vie privée des consommateurs. Il prévoit créer trois lois distinctes: la loi sur la protection de la vie privée des consommateurs, la loi sur le Tribunal de la protection des renseignements personnels.

(Photo courtoisie Chambre des communes)

LE COMPTE RENDU DE L'INTERVENTION DE LUC DESILETS

Les événements marquants de 2022, selon un sondage Léger

Le Québec de plus en plus connecté sur le monde

Les résultats d'un sondage Léger-Dans les médias, qui ont été dévoilés la semaine dernière, révèle que l'actualité internationale aura marqué les Québécois et Québécoises en 2022, avec quatre nouvelles qui se glissent dans le top 10 des réponses obtenues.

L'inflation, incluant la hausse des prix à la consommation, trône au sommet du palmarès des événements marquants pour l'année qui se termine devançant la guerre en Ukraine, choisie par près de la moitié des personnes répondantes. La décision de la Cour suprême américaine d'invalider la protection du droit à l'avortement se trouve au troisième rang. Le décès de la reine Elizabeth II, en septième position, et les manifestations en Iran, en neuvième place, complète les nouvelles internationales présentes dans le top 10.

« C'est vraiment impressionnant de voir autant de sujets internationaux en haut du palmarès. Avec le recul de la démocratie, la montée de l'autoritarisme ou la perte de leadership des États-Unis, ça crée une incertitude, une instabilité qui entraîne des événements perturbateurs et inusités, comme la guerre en Ukraine. Que ce soit l'accès à l'avortement aux États-Unis ou les manifestations en Iran, ce sont des questions qui touchent les droits et libertés des femmes, des sujets très importants chez nous », a mentionné Jean-Frédéric Légaré-Tremblay (photo), conseiller au CÉRIUM, ancien journaliste du Devoir et l'un des fondateurs du Fond québécois en journalisme international (FQJI).

« Ça m'a vraiment surpris. On dit souvent que les Québécois.es s'intéressent peu aux nouvelles internationales, mais ça vient montrer qu'au contraire, ça les touche beaucoup, même quand ce sont des événements loin de nous », a déclaré Philippe Léger, chargé de projet pour firme Léger en plus de collaborer à l'émission « Dans les médias » présentée à Télé-Québec.

La consultation a été menée entre le 11 et le 13 novembre auprès de 1007 Québécois et Québécoises de plus de 18 ans. Ils avaient à choisir d'un à trois événements qui les ont « marqués personnellement » parmi les 37 propositions qui ont fait les manchettes des médias d'ici en 2022.

« C'est normal de s'intéresser aux affaires étrangères par le prisme de notre intérêt national. Avoir des plumes, des voix, des visages d'ici permet de mieux expliquer les enjeux et de joindre les Québécois.es en les intéressant à ces nouvelles », a ajouté M. Légaré-Tremblay lorsque contacté par Le Devoir pour commenter les résultats du sondage. Il croit toutefois, « dans un monde idéal », que les grands médias québécois devraient en offrir davantage en embauchant à temps plein de correspondants à l'étranger ou en ayant une équipe de journalistes affectés à la couverture internationale prête à se déplacer rapidement. « On n'est pas encore là », a-t-il conclu.

(Photo courtoisie FQJI)

L'article du DEVOIR

Livraison du journal imprimé en Nouvelle-Écosse

Le Chronicle Herald limite sa distribution

Depuis lundi, la version papier du Chronicle Herald n'est plus distribuée aux abonnés dans certaines régions rurales de la Nouvelle-Écosse.

« Nos applications mobiles, SaltWire.com et les journaux répliques de l'édition électronique ont dépassé la demande concernant le journal imprimé », a indiqué la semaine dernière la compagnie SaltWire, propriétaire du journal. Elle a informé dans une lettre les abonnés touchés par cette mesure, les invitant à se convertir à la version numérique, ce qui n'a pas fait le bonheur de tous.

« C'est triste, c'est ce que c'est, en ce qui me concerne. C'est autre chose que nous perdons. J'aime m'asseoir à ma table de cuisine avec le journal, le chat et mon café, et le parcourir… Mais de toute façon, je suppose que c'est du passé maintenant », a indiqué Donald Fletcher, abonné à la version papier depuis environ 25 ans.

Le résident de New Salem, à environ 40 kilomètres à l'ouest de Parrsboro en Nouvelle-Écosse, a choisi de mettre fin à son abonnement, car même s'il possède une tablette, il trouve difficile la lecture de la version numérique. M. Fletcher a affirmé qu'il s'informera par les bulletins de nouvelles radios ou télévisés. « C'est fini. Il n'y aura pas de numérique dans cette maison tant que je suis ici ».

Sans succès, CBC a tenté de joindre SaltWire pour connaître les localités spécifiques qui sont touchées par cette décision. La société d'État cherchait aussi à savoir s'il est dans les plans d'arrêter la distribution papier des autres journaux qui sont sa propriété, notamment le P.E.I. Guardian, le St. John's Telegram, et le Cape Breton Post, ce qui pourrait affecter des régions rurales ailleurs dans les maritimes.

« Une combinaison de la chute des revenus publicitaires et du soutien fédéral relativement à la COVID-19 a amené certaines entreprises de médias à chercher des moyens de réduire leurs coûts. Avouons-le, l'annulation de l'édition imprimée est un moyen d'économiser, parce que cela coûte de l'argent d'aller déposer des copies de journaux sur le perron des maisons », a analysé April Lindgren, professeure de journalisme à l'Université métropolitaine de Toronto et chercheuse principale du Local News Research Project.

« Les personnes âgées dans les zones rurales seront les plus touchées par la transition des journaux vers des éditions numériques. C'est problématique, parce que nous savons que le service est mauvais en matière d'accès à Internet », a-t-elle ajouté.

Les détails

Ce soir dès 18 heures à l'Université Carleton

Discussion sur la violence envers les journalistes

Une discussion de grande envergure, qui se déroulera en anglais seulement, portera sur la vague de violence en ligne auxquels sont confrontés les journalistes et se déroulera ce soir à partir de 18 heures au local 2220 du Pavillon Richcraft, situé sur le campus de l'Université Carleton à Ottawa.

Catherine Tait, présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada et Sonia Verma, rédactrice en chef de Global News, donneront le coup d'envoi à la rencontre. Lors d'une table ronde animée par Joyce Napier, cheffe de bureau à CTV Ottawa, des figures connues du journalisme, dont Saba Eitizaz du Toronto Star, Rachel Gilmore de Global TV et Erica Ifill, chroniqueuse au Hill Times, viendront parler de leur expérience et engageront une discussion avec le ministre fédéral de la Sécurité publique Marco Mendicino.

Cet événement gratuit ouvert au grand public est organisé par l'École de journalisme et de communication de l'Université Carleton en association avec CBC/Radio-Canada et #CestAssez. Les places étant limitées, vous devez vous inscrire pour assister à la rencontre en présentiel. La participation virtuelle est également possible et un lien Zoom sera publié peu de temps avant la table ronde.

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À L'INTERNATIONAL

Prix Albert Londres 2022

Une journaliste franco-canadienne primée

La journaliste franco-canadienne Margaux Benn (photo) a remporté lundi le 84e prix Albert Londres, à Riga en Lettonie. Cette distinction, considérée comme l'une des plus prestigieuses du journalisme francophone, lui a été décernée pour ses reportages portant sur la guerre en Ukraine qui ont été publiés par le quotidien français Le Figaro.

La journaliste de 34 ans a travaillé, entre autres, pour l'Agence France-Presse, le New York Times, France 24 et la BBC depuis qu'elle a débuté sa carrière il y a une dizaine d'années. « Tout est parti d'une envie de terrain », a-t-elle indiqué à l'AFP.

Les juges avaient délibéré dans la capitale lettonne pour « rendre hommage à tous les journalistes qui œuvrent pour rendre compte de la guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine ». Dans un communiqué, le jury a expliqué que la journaliste primée à la « plume singulière » à « son style, son écriture enviable, une tendresse dans le regard posé sur ceux qui sont au front, des angles inattendus et un renouvellement permanent de son art du récit ».

Après avoir couvert la guerre au Soudan au début de sa carrière, Margaux Benn s'est dirigée en 2018 en Afghanistan « sans filet » pour y travailler comme pigiste pour Le Figaro, mais aussi pour d'autres médias. Elle a d'ailleurs reçu l'an dernier le Prix Bayeux des correspondants de guerre en radio pour sa couverture de la situation afghane.

Elle s'est par la suite intéressée au conflit en Ukraine où elle a commencé, dès mars, à préparer des reportages en plus d'y effectuer trois séjours d'un mois chacun pour y découvrir « l'esprit de résistance incroyable des Ukrainiens » dans « une espèce de camaraderie généralisée. La société civile n'était pas du tout désorganisée ou brouillonne, elle fonctionnait et était productive, ça m'a bluffée », a-t-elle observé, elle qui prévoit être de retour sur le terrain en Ukraine prochainement.

Un Prix d'honneur a aussi été décerné à deux journalistes du média en ligne « Ukrainska Pravda », Andriy Tsaplienko et Sevğil Musaieva,  témoignant « aux journalistes ukrainiens une solidarité sans faille ».  

Deux autres distinctions ont aussi été attribuées lundi. Le documentaire de 80 minutes Wagner, l'armée de l'ombre de Poutine, d'Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova, produit par Capa avec France Télévisions, a remporté le 38e Prix de l'audiovisuel.

Les documentaristes « ont été les premières à documenter les actions de cette armée, contribuant à nous faire comprendre les enjeux de la géopolitique du Kremlin », a précisé le jury qui a récompensé « une enquête fouillée et implacable sur des terrains où le prix de la vie ne vaut pas cher ».

Victor Castanet pour Les fossoyeurs a pour sa part obtenu le sixième Prix du livre. Publiée en janvier, cette enquête a fait imploser Orpea, un acteur majeur du secteur des maisons de retraite privées en France.

Le prix a été créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne. Une récompense de 3000 euros est remise pour chacun des lauréats, qui doivent avoir moins de 41 ans.

(Photo courtoisie prix Albert Londres, Benjamin Géminel / Hans Lucas)

Les détails

Julian Assange

Cinq journaux réclament la fin des poursuites

The New York Times, The Guardian, El Pais, Le Monde et Der Spiegel ont demandé au gouvernement américain, en début de semaine, d'abandonner les poursuites contre Julian Assange (photo), le fondateur de WikiLeaks. Ce dernier est accusé d'avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels, dès 2010, concernant des activités militaires et diplomatiques des États-Unis, notamment en Afghanistan et en Irak. S'il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à une peine de 175 ans d'emprisonnement.

« Un tel acte d'accusation crée un précédent dangereux et menace la liberté d'informer. Si ce travail est criminalisé, non seulement la qualité du débat public, mais aussi nos démocraties s'en trouveront considérablement affaiblies », est-il indiqué dans la déclaration des cinq quotidiens, qui avaient publié dans leurs pages certaines des informations partagées par Assange à l'époque. Selon eux, « 12 ans après les premières publications, il est temps pour le gouvernement des États-Unis d'abandonner ses poursuites contre Julian Assange, publier n'est pas un délit ».

L'Australien de 51 ans avait été arrêté en 2019 par la police britannique après une réclusion de sept années à l'ambassade de l'Équateur à Londres. Il est incarcéré en Angleterre depuis et il est actuellement en attente de la procédure en appel contre la décision du gouvernement anglais de précéder à son extradition vers les États-Unis, recours qui a été lancé par Donald Trump lors de son mandat à la présidence. Il avait invoqué une loi de 1917 concernant l'espionnage, mais qui « n'avait jamais été utilisé auparavant à l'encontre de journalistes, de médias ou de diffuseurs ».

(Photo courtoisie Wikipédia)

EN SAVOIR PLUS

Un rapport sur l'état de l'information locale aux États-Unis

Selon une étude, The State of Local News : The 2022 Report, publié par l'organisme Local News Initiative dans les dernières semaines, les États-Unis sont de plus en plus divisés sur le plan journalistique. D'une part, il y a ceux et celles qui ont accès dans leur communauté à une abondance de nouvelles locales et d'autre part, on retrouve des régions qui sont mal desservies, souvent aux prises avec des difficultés économiques, ce qui amène comme conséquence un manque de soutien financier envers les médias d'information qu'il soit écrit ou numérique.

Selon les chiffres évoqués, plus d'un cinquième des citoyens américains vivent dans des déserts d'informations, avec un accès limité aux nouvelles locales, ou dans des communautés qui risquent de subir le même sort à court ou à moyen terme. L'étude évalue à 70 millions le nombre d'Américains vivant dans les quelques 1830 comtés qui n'ont pas de journal local, ou qui n'ont qu'un seul média, généralement un hebdomadaire couvrant plusieurs communautés réparties sur un vaste territoire.

De plus en plus, les communautés suburbaines perdent leur unique journal, car les grandes entreprises de presse fusionnent les hebdomadaires peu performants ou procèdent à leur fermeture. Les journaux qui ont survécu, en particulier les quotidiens, ont pour la plupart considérablement réduit leur personnel et leur tirage en raison de la baisse des revenus publicitaire qui affecte la presse écrite depuis plusieurs années déjà. Cette situation a contribué à réduire leur capacité à fournir des informations aux communautés qui avaient perdu leur hebdomadaire, exacerbant ainsi un déficit d'information non seulement dans les zones rurales, mais aussi dans les banlieues entourant certaines villes.

Plusieurs de ses communautés n'ont pas d'autre source d'informations locales et bien souvent elles sont plus pauvres, plus âgées, et n'ont pas accès à des moyens fiables de communication à un prix abordable.

Selon le rapport, la disparition du journalisme local dans certaines de ses communautés a entraîné une propagation de la désinformation, créant une polarisation politique, l'érosion de la confiance envers les médias ainsi qu'un fossé numérique et économique béant entre les citoyens et citoyennes.

Dans les communautés dépourvues d'une source crédible d'informations locales, l'enquête révèle aussi que la participation électorale diminue, que la corruption au sein du gouvernement et des entreprises augmente en plus de voir les personnes y résidant payer plus de taxes et d'impôts.

Troublés par les conséquences potentielles de la disparition de l'information régionale, des journalistes, des décideurs politiques, des philanthropes, des dirigeants d'entreprises, des universitaires et des citoyens concernés ont intensifié leurs efforts pour la sauver, soit en finançant davantage de projets journalistiques ou en envisageant la mise en place de nouvelles réglementations et de subventions publiques pour contrer le problème.

(Image courtoisie Local News Initiative)

Consulter lE RAPPORT

Allégation de viol contre Donald Trump dans les années 90

Une journaliste tente d'obtenir justice à nouveau

E. Jean Carroll (photo), une journaliste américaine de 78 ans aurait été violée par Donald Trump dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais au milieu des années 90. Une première plainte n'avait pu être déposée en 2019 en raison de la prescription des faits allégués.

Toutefois, une nouvelle loi de l'État de New York (Adult Survivors Act) en application pour un an et en vigueur depuis la semaine dernière permet aux victimes d'agressions sexuelles de relancer leurs anciennes plaintes et de demander un procès au civil.

Mme Carroll, autrice et ancienne chroniqueuse du magazine Elle, a profité de la mise en place de cette législation pour redéposer sa plainte au civil. Ses avocats ont demandé un procès en 2023 afin d'obtenir des dommages et intérêts de la part du candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2024. Elle avait également entrepris en 2019 une procédure en diffamation contre Donald Trump au civil, qui avait qualifié de « mensonge complet » les allégations de viol.

Dans l'introduction de la nouvelle plainte, il est relaté tous les faits allégués contre Trump. « Il y a environ 27 ans […] dans le grand magasin de luxe Bergdorf Goodman sur la Cinquième Avenue à New York (de) s'être saisi de E. Jean Carroll, de l'avoir plaquée et coincée contre la paroi d'une cabine d'essayage avec son épaule et de l'avoir violée ».

« Si je respecte et admire les gens qui prennent la parole, ce cas constitue malheureusement un détournement de l'objectif de la loi qui crée un grave précédent et risque de délégitimer la parole de victimes véritables », a déclaré à l'AFP l'avocate de M. Trump dans cette cause, Alina Habba.

Après avoir gardé le silence pendant 20 ans sur les événements, E. Jean Carroll avait publié un livre racontant son histoire à la fin des années 2010 à la faveur du mouvement #metoo. À ce moment, Donald Trump avait nié l'avoir déjà rencontrée en précisant qu'elle n'était « pas son genre de femme ».

(Photo courtoisie Wikipédia)

LES EXPLICATIONS

Maurice

Des attaques en ligne contre quatre journalistes dénoncées

Au moins quatre journalistes mauriciens, critiques du pouvoir, ont fait l'objet de cyberharcèlements, selon l'organisation internationale Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce ces attaques et appelle les autorités à sanctionner les coupables.

« Les attaques en ligne contre les journalistes ont augmenté à Maurice. Nous demandons aux autorités d'ouvrir immédiatement une enquête, d'identifier et de sanctionner les coupables et ainsi de mettre un terme à ces campagnes de cyberharcèlement », a déclaré Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Depuis le début du mois, le directeur de l'information de la station privée Radio Plus, Nawaz Noorbux (à gauche sur la photo) de même que les journalistes Jean-Luc Émile (au centre sur la photo) et Al-Khizr Ramdin (à droite sur la photo), ainsi que le journaliste Krish Kaunhye de la radio Top FM, sont victimes d'attaques venant principalement de trois comptes Facebook, diffusant des contenus généralement en faveur du parti au pouvoir.

Les quatre journalistes en question ont déposé une plainte auprès de la police il y a trois semaines, car ils avaient des raisons de craindre pour leur sécurité. M. Noorbux a également déclaré être l'objet de menaces et d'intimidations en ligne, notamment de la part de certaines personnalités politiques au pouvoir. Ils ont été dépeints sur le Web comme ayant des liens avec des narcotrafiquants et deux d'entre eux ont vu leur nom apparaître sur une liste de « 25 personnes à arrêter », publiée par le journal en ligne Sunday Time et qui a été ensuite partagée sur les réseaux sociaux.

Zahira Radha, la rédactrice en chef du Sunday Times, un média proche du parti d'opposition travailliste, a confirmé à RSF que son journal a été le premier à publier la liste afin d'alerter la population de l'État insulaire. « Cette liste vise clairement à intimider ou à faire taire des membres de certains médias. Elle menace la sécurité des journalistes indépendants qui font simplement leur travail », a-t-elle précisé, jugeant la situation « suffisamment grave et inquiétante ». Les autorités policières mauriciennes ont démenti l'authenticité de la liste, affirmant qu'elle ne provenait pas de ses services.

Lorsqu'interrogé par RSF, Nawaz Noorbux a indiqué que la liste s'inscrit dans le contexte d'une « campagne de dénigrement qui risque de s'accentuer si la police ne fait rien ». Pour le directeur de l'information de Radio Plus, il y a un lien entre les menaces reçues et les enquêtes que son média réalise régulièrement sur la gouvernance du pays. La station avait notamment publié le fac-similé du rapport d'enquête judiciaire sur la mort d'un ex-militant du parti au pouvoir, dont le meurtre avait d'abord été présenté comme un suicide par la police.  

Une journaliste d'un hebdomadaire a expliqué à RSF que le gouvernement est perçu comme le premier détracteur de la presse indépendante. « Quand elle met à nu les abus et la corruption qui sont en train de gangréner les institutions, et les failles du système, cette presse indépendante ne peut pas être dans les bonnes grâces des autorités ».

(Photo courtoisie DR)

LE COMMUNIQUÉ DE RSF

LE COIN LECTURE

« Québec d'hier à aujourd'hui »

Un ouvrage signé par Patrice Laroche et Jean-Simon Gagné

Comment la ville de Québec a-t-elle évolué au fil des ans ? Le photographe Patrice Laroche et le journaliste Jean-Simon Gagné, collègues au Soleil et membre de la FPJQ, ont choisi une soixantaine de photos anciennes du Vieux-Québec et de la Haute-Ville pour voir à quoi ressemblent aujourd'hui ces coins de la ville. Le changement est tantôt radical, tantôt surprenant, parfois la ville est à l'image de ce qu'elle était.

Au-delà du paysage, c'est aussi la population, les magasins et les entreprises qui passent sous l'analyse des deux compères. Un livre qui donne à réfléchir et qui invite à se promener dans Québec pour revisiter la ville d'autrefois. « C'est une demande qui vient d'abord des lecteurs », a indiqué M. Gagné en entrevue au Soleil, précisant que l'ouvrage présente l'histoire de la ville par l'entremise de photographies. « Les lecteurs m'écrivaient régulièrement pour me dire " Ce serait l'fun que vous fassiez un livre avec ça ! "», de corroboré M.  Laroche.

Selon Jean-Simon Gagné, « peu importe ton âge, c'est toujours intéressant de voir ce qu'il y avait avant. C'est sûr que les gens qui ont vécu certaines de ces années-là vont ressentir de la nostalgie, mais le livre n'est pas fait en fonction de ça. En fait, il se veut plutôt comme un avertissement. Dans certains cas, dans certains duos de photos, ce que ça dit, c'est qu'en termes d'aménagement urbain, il faut s'occuper du passé. On ne peut pas laisser faire n'importe quoi dans une ville. Sinon ce sont les promoteurs qui décident ».

Patrice Laroche est né à Québec et connaît la ville comme le fond de sa poche, lui qui la parcourt quotidiennement à titre de photographe au Soleil depuis 1989. Il a au préalable obtenu son diplôme de l'école de photographie Marsan, à Montréal, et réalisé un stage au Soleil sous l'aile de Jean-Marie Villeneuve.

Pour sa part, Jean-Simon Gagné a fait des études en journalisme à l'UQAM et à l'École supérieure de journalisme de Lille en France. Il est chroniqueur journaliste au quotidien Le Soleil depuis 1998. Auparavant, il a été rédacteur en chef du journal Voir Québec. Au fil des ans, il a publié trois ouvrages.

Le livre « Québec d'hier à aujourd'hui » est une publication des éditions du Septentrion. Il est disponible depuis mardi en librairie et en ligne.

LIRE L'ENTREVUE COMPLÈTE dans le soleil

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1er décembre 2022 à 18 h

Table ronde sur la violence envers les journalistes à l'Université Carleton

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12 janvier 2023

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23 février 2023

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27 avril 2023

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3 mai 2023

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Journaliste multiplateforme (services français) - SEP00093 | CBC/Radio-Canada

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Journaliste radio | CHEF 99,9 FM, Radio Matagami

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Journaliste / Animation | CHAI 101,9 FM

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Journaliste | RNC Média Abitibi-Témiscamingue (TVA)

Statut d'emploi : Temps plein

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Journaliste | Le Journal de Québec

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Envoyé par Yapla